Sept candidats autour de
la table du débat. Un découpage minuté et cadencé pour répondre à des questions
alors que toute la presse veut déjà avoir un duel, c’est une escroquerie. Une
manière de dire aux électeurs de la primaire que l’on se moque du monde.
Comment avoir imaginé une pantalonnade comme celle-là de la part de responsables
politiques chargés de notre avenir ? On ne sait même plus où est la
droite ? Quel sens ont les idées de droite dans notre pays ? Comment
des dirigeants ne peuvent-ils se mettre d’accord sur un plan d’action au sein
du même parti à l’abri des regards et loin de la presse ? L’individualisme
de notre nouvelle société a tué le sens de l’intérêt commun et on en crève. Or
c’est du renouveau du sens de l’intérêt général que viendra un potentiel salut
de notre pays…
Mes questions d’avant
débat restent entières, mais nous avons une certitude : la France va mal
et elle n’a plus les moyens de ses ambitions. La droite veut donc faire des
économies et tenter de faire repartir la machine grippée par la gauche qui dépense
ce qu’elle n’a plus dans les caisses.
En plus, elle regarde
sans vergogne ce que les candidats à la primaire ont à dire pour préparer leur
propre campagne de promesses qu’elle sera incapable de tenir. Mais les
candidats de droite ne sont pas loin de promettre pour pouvoir prétendre à la
candidature suprême avec retenue. Tous semblent mal à l’aise dans ce jeu
démocratique qui sombre. La primaire inventée par la gauche pour faire naître
un quinquennat d’inaction et de perte d’influence supplémentaire est ridicule
aujourd’hui dans sa forme. De vrais dirigeants se seraient enfermés en conclave
pour débattre et tirer un plan d’action susceptible d’intéresser la Nation, de
la souder à nouveau. Or à la fin du débat on cherche un gagnant qui sera
désavoué dans quelques temps par le vote définitif du peuple.
Nous avons face à nous
des enfants de Chirac à l’exception de M. Poisson qui amène un peu de fraîcheur
car il parle avec ses tripes quand les autres parlent de milliards d’économie
qu’ils contribuent à dépenser. Ce n’est pas leur argent, ils le prennent dans
notre poche. Je ne suis pas politicien mais je ne vois pas de différence entre
la gestion de la maison « en bon père de famille ». Dans une famille
quand il n’y a plus d’argent, on se serre la ceinture et on cherche des solutions
pour en trouver. J’ai l’impression d’avoir fait cela sans souffrir en ayant des
projets. Le monde est un système et il change en permanence, nos malheurs
d’aujourd’hui ont des causes historiques, le bilan en est déjà fait et notre
avenir dépend de nos innovations, aussi bien dans les idées que dans les
projets. Qui en a parlé ?
La machine France, est
bloquée par manque d’argent alors il faut en trouver. Les nuances sont
certaines entre les candidats et les deux principaux tapent dans les assiettes
des autres. Il faut réduire le train de vie de l’Etat. C’est un impératif
depuis bientôt 40 ans, il serait temps que quelqu’un ait le courage non
seulement de le dire mais de le faire.
Le dire comme candidat
est facile, le faire en tant qu’élu, personne n’en a eu le courage et ceux qui
ont été en poste les premiers. Beaucoup sont face à nous. M. Fillon a profité
du moment pour bien montrer qu’il n’était plus à la botte de M. Sarkozy. M.
Juppé semble dominer de sa hauteur en mode « Chirac » avec un zeste
de condescendance. Les autres sont trop jeunes et n’apportent rien de neuf. Ils
sont branchés en 110 volts, leurs études les ont fatigués, ils n’ont plus la
force de se démarquer, d’aller voir ailleurs ce qui est performant pour donner
un sens à leur projet politique. Ils continuent le chemin tracé par leurs vieux
formateurs…
Pour trouver des emplois
le mieux serait de faire confiance aux entreprises et aux futurs entrepreneurs.
C’est une bonne idée car les emplois de l’Etat plombent les budgets et
alourdissent le passif. Mais comment faire pour donner confiance aux entrepreneurs ?
Car dans ce débat ubuesque, qui donne un cap ? Qui dit où aller et comment
y aller ? Quel sera le monde de demain pour créer ce qui fera notre valeur
ajoutée ? Que ce soit par la consommation intérieure ou le gain de marchés
extérieurs, nous devons jouer sur tous les tableaux tellement nous sommes mal.
Pour cela, il faut avoir confiance pour lancer les équipes à la conquête des
marchés. Or la politique depuis des années a sapé sacrément le marché par des
choix et des décisions désastreuses.
Nous sommes des esthètes
dans nos conceptions et nous avons laissé partir beaucoup de savoir-faire en
pénalisant les entreprises existantes. Elles ont été découragées. Nous nous
pénalisons par des décisions iniques en éducation en nivelant par le bas
l’enseignement à nos jeunes garçons et filles. Qui a parlé de l’impératif de
former correctement les gens pour en faire une force de travail compétente.
Nous avons des jeunes encore pour quelques temps, allons-nous les laisser sur
le bord de la route ! Les autres pays vieillissent, aussi ceux qui ont
encore la moelle en profitent pour partir. C’est savoureux de lire dans les
pages de La Voix de France Magazine (la Revue des Français de l’Etranger)
combien nous sommes appréciés pour nos « qualités franchouillardes » hors
de France, en Allemagne, en Espagne ou à Singapour... A croire que tous les
cons sont restés au pays que nous aimons ! Ceux qui nous gouvernent ont
oublié ce qui est un cap, un objectif, un programme, un business plan, une
recette de cuisine…Ils donnent des ordres et attendent tout de leurs serviteurs,
des monarques qui attendent de leurs cerfs.
Un premier débat pour
rien car on y a parlé de milliards alors que les français n’ont plus d’argent à
dépenser tandis que les édiles continuent de puiser dans des caisses vides en
n’oubliant pas de plomber les nouvelles idées pour se trouver du travail.
L’uberisation ne passera pas en France, c’est dit ; après le principe de
précaution généralisé et l’incapacité de se réformer nous voilà bien. Sauvons
les acquis pour conserver des électeurs…
Pour redémarrer, la France
de besoin de pédagogie, les gens ont besoin d’explications pour régler des
problèmes épineux analysés et présentés par ceux qui sont chargés de gouverner,
de prévoir donc. Le débat une fois conclus n’a rien amené de fondamental, bien
sûr qu’il faut faire des économies quand on a plus d’argent. C’est la
trésorerie qui permet de faire marcher une entreprise. La bourse de réserve de
la France est à plat.
A mon sens, un premier
débat aurait dû commencer par donner un cap, comme au golf où nous préparons un
plan de jeu. Nous avons pourtant des questions existentielles qui nous
taraudent. Notre identité par exemple, sur qui peut-on compter pour régler les
problèmes politiques d’alliance qui nous pourrissent la vie avec l’islam, son
jihad, son implantation massive, son terrorisme ?… Qui va rendre les
quartiers de nos villes viables et sans dangers ? Qui va identifier nos
ennemis véritables alors que nous avons l’impression d’être en guerre
depuis deux ans ? Qui va rendre le travail des fonctionnaires de police, les
pompiers, les soignants plus facile dans ces mêmes zones où le besoin est
considérable ? Qui va s’occuper de faire respecter la loi et rendre la
justice ? Qui va décider de donner un sens à l’intérêt général ? Qui
va décider de renverser l’idéologie tentaculaire de l’individu roi ? Nous
avons fait une révolution en 1789, pourquoi pas une nouvelle différente ?
Salutaire car sinon la guerre civile est en marche. Les premiers éléments en sont
en place.
Ce premier débat n’a rien
dit de l’Europe. Elle n’existe déjà plus sans doute dans l’esprit de postulants
à la direction du pays. En parler clairement c’est perdre des voix…Pourtant en
plus de notre marché, c’est notre avenir. Elle a mal vieilli, pour la régénérer
il faudrait avoir des idées. Elle n’est responsable de rien l’Europe ;
elle est malade de ses dirigeants plus que de ses peuples. Les idées de départ
ont sûrement changé ; en 60 ans j’ai changé de manière de penser 6 ou 7
fois, pourquoi pas l’Europe ? Quel est son avenir qui serait un peu le
nôtre ? Parmi les débatteurs, qui veut croire ou faire croire que nous
pouvons rester seuls face au monde ?
Pour être dans l’Europe
nous avons encore des atouts, surtout après le Brexit mais que veut-on
faire ? Rien lors du premier débat, or je crois que c’est important que
des idées soient avancées et structurées. Si l’administration européenne est
devenue tentaculaire à l’image de notre administration française, il est
possible de la reformer par des dirigeants éclairés. Par des dirigeants tout
court car nous n’en avons plus. Toute décision de gouvernement est soumise au
dictat du Conseil Constitutionnel. Ceux chargés de nos diriger ont besoin de
nounous, De Gaulle doit se marrer où il se trouve. Marianne est si belle
qu’elle a émasculé nos dirigeants !
On veut sortir la France
du marasme, c’est assez clair tout de même mais pour cela rien sur l’écologie.
Je ne parle pas des partis politiques qui s’y référent mais de l’écologie
vraie, technique et humaine. Celle qui obligerait les ingénieurs de tout poil,
numérique, agricole, industrie, énergie et santé à avoir des idées pour
relancer une machine d’avant-garde capable de prendre des marchés demain comme
aujourd’hui.
Il y va dans tout cela de
l’indépendance de la France et cela ne semble pas préoccuper au sens propre du
terme de futurs dirigeants. A moins de 60 ans pour la plupart, ce sont de vieux
routiers de la politique, ils ne sentent pas le besoin de faire un bilan de
compétences que tous les cabinets de recrutement demandent avec insistance avant
d’embaucher le moindre aspirant à un poste de direction en perdition à Pole Emploi.
A leur décharge, c’est
vrai que la politique n’est pas un métier mais un sacerdoce. Ils ont une
conception d’elle qui assure le pouvoir. Ils aiment le pouvoir sans en assumer
les devoirs. Personne ne veut de devoirs aujourd’hui. Les responsabilités sont
pour les autres pas pour soi. Chacun ses droits. Ils ont besoin de cela pour
vivre bien eux, mais manifestement de nous ils se moquent joliment. Ils se
plient à un exercice imposé par des médias qui assurent leur pitance et une
valeur ajoutée sans saveur. C’est vrai que les médias, les lobbies, les groupes
de pressions et les minorités gouvernent aujourd’hui. Juste retour des choses,
ils font élire ceux qui ensuite vont les subventionner. Cela ne produit pas de
valeur ajoutée mais fait vivre confortablement. C’est un pilotage à courte vue
au moment où il faudrait penser à long terme aussi et le débat ne nous a rien
apporté sur ce point non plus…
Nous n’avons plus de
valeur ajoutée efficace en France aujourd’hui sauf certains groupes qui surfent
sur la crise. Comment la société LVMH fait-elle pour augmenter aujourd’hui ses
parts de marchés ? Comment fait-elle pour être partout présente dans le
monde avec un succès qui se renouvelle en permanence depuis plus d’une
décennie ?
Le futur postulant à la
Présidence, nommé le 27 Novembre prochain, devrait prévoir un stage de
formation accélérée auprès des équipes de M. Arnault pour tirer un enseignement
de la manière de gouverner des dirigeants de cette entreprise. Tant que l’Etat
ne sera pas mené comme une entreprise en difficulté, en s’occupant des vrais
problèmes de notre société française, nous n’avons plus aucune chance de sortir
de l’ornière dans laquelle nous sommes plongés. Nous allons perdre un peu plus notre
indépendance et donc toutes les libertés que nous voulons garder par laxisme et
manque de courage.
La liberté a été conquise
par le sang de nos ancêtres, par respect pour eux, nous devrions nous réveiller
et prendre nos responsabilités au moment du vote pour choisir un président
digne de ce nom. Aucun des candidats présents à ce premier débat, ne semble
dominer la situation. Les programmes de leurs livres ne disent rien du cap à
suivre. Les autres débats n’éclaireront pas mieux la situation réelle de la
France dans ce monde en mouvement perpétuel. Notre avenir sera toujours en
danger après l’élection de 2017. D’autant plus que d’autres élections, chez
notre allié séculaire américain vont créer de nouveaux troubles dès 2016…
Michel
Prieu
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