Barcelone, le stade de
légende du foot a accouché d’un match de légende. C’est encore plus beau de
gagner dans l’adversité. La semaine dernière se posaient des questions de
stratégie pour jouer au rugby or nous pourrions parler de scénario pour une
tragédie.
J’ai d’abord aimé le clin
d’œil appuyé aux anciens du Racing et leur nœud papillon. Ainsi confirmé que même professionnel le
rugby garde des valeurs, c’est ce sport qui veut cela où que l’on soit. Les
joueurs sont sortis habillés d’une veste de smoking sous l’œil attendri de
Philippe Guillard qui avait pris soin de confier le nœud papillon des anciens au maître
à jouer des Ciels et Blancs. Une attention affectueuse que Dan Carter pourra
raconter à ses petits-enfants.
Le stade était bondé,
montrant que l’idée de délocaliser n’est pas si fermée. Elle est porteuse de
flexibilité et il faut reconnaître que le stade avait de la gueule, plus joyeux
que pour le foot, presque bon enfant. Une chose incongrue que je ne comprends
pas c’est de chanter la Marseillaise à n’importe quel moment quand deux clubs
français jouent en même temps…
En face en Rouge et Noir,
Toulon et ses légions étrangères un peu vieillissantes. Seraient elles repus de
titres et de médailles ou simplement usées, fatiguées ? A la place de
Laporte je me sentirais trahi par les miens. Après avoir tout gagné en Europe,
il rentre dans le rang pour une autre mission.
Le scénario a été
surréaliste au pays de Dali et de Gaudi. Le match avait bien commencé Toulon
avançait, semblait savoir où il allait quand le tournant du match à la 18ème
minute a tout changé. Plein d’envie le Racing se défendait et Machenaud
retournait Mat Guiteau comme c’est interdit par le règlement. Carton rouge, le
drame commençait. Cela a semble-t-il inhibé les Toulonnais et exalté les joueurs
du Racing. Après l’essai de Gorgodze les uns se sont mis à déjouer et les
autres se sont accrochés. Petit à petit, ils ont grignoté l’avance des
toulonnais pour venir mourir à deux points à la mi-temps. Ils semblaient
remontés comme une pendule, leur capitaine essoufflé parlait d'avenir et de ne pas lâcher.
On pouvait penser que le
temps d’arrêt au vestiaire allait voir les Toulonnais férocement tancés par
Bernard qui ne devaient pas avoir apprécié ce retournement. Rien de tout cela
ne s’est passé, Toulon manquait d’idées. De mauvais choix en gestes
d’indiscipline, Racing s’est refait à l’énergie et a fini par passer devant. A
pris le score et n’a jamais été rattrapé. La morale est que l’intelligence et
l’abnégation d’un groupe a encore emporté le titre si convoité.
Un lourd investissement, des choix de dirigeants qui ont fait grincer des dents, mais au bout, deux finales cette année,
une où ils n’ont pas joué et ont retenu la leçon. Contre Toulouse, privés de
ballons ils ont résisté pour passer et ensuite ils ont recommencé à jouer. En voyant le poteau d’arrivée, ils n’ont pas
voulu une fois encore laisser passer le rêve qui se présentait.
A la fin comme à chaque
fois, les mêmes mots pour dire que pour gagner , il fallait y croire et mettre
les ingrédients en place pour finaliser les attentes de chacun : énergie,
soutien, solidarité. De quoi renforcer un peu plus l'amitié, ingrédient supérieur pour tout cimenter!
Michel
Prieu
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