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B10 - Racing champion (25 - 6 -16)



Barcelone, le stade de légende du foot a accouché d’un match de légende. C’est encore plus beau de gagner dans l’adversité. La semaine dernière se posaient des questions de stratégie pour jouer au rugby or nous pourrions parler de scénario pour une tragédie.

J’ai d’abord aimé le clin d’œil appuyé aux anciens du Racing et leur nœud papillon. Ainsi confirmé que même professionnel le rugby garde des valeurs, c’est ce sport qui veut cela où que l’on soit. Les joueurs sont sortis habillés d’une veste de smoking sous l’œil attendri de Philippe Guillard qui avait pris soin de confier le nœud papillon des anciens au maître à jouer des Ciels et Blancs. Une attention affectueuse que Dan Carter pourra raconter à ses petits-enfants.

Le stade était bondé, montrant que l’idée de délocaliser n’est pas si fermée. Elle est porteuse de flexibilité et il faut reconnaître que le stade avait de la gueule, plus joyeux que pour le foot, presque bon enfant. Une chose incongrue que je ne comprends pas c’est de chanter la Marseillaise à n’importe quel moment quand deux clubs français jouent en même temps…

En face en Rouge et Noir, Toulon et ses légions étrangères un peu vieillissantes. Seraient elles repus de titres et de médailles ou simplement usées, fatiguées ? A la place de Laporte je me sentirais trahi par les miens. Après avoir tout gagné en Europe, il rentre dans le rang pour une autre mission.

Le scénario a été surréaliste au pays de Dali et de Gaudi. Le match avait bien commencé Toulon avançait, semblait savoir où il allait quand le tournant du match à la 18ème minute a tout changé. Plein d’envie le Racing se défendait et Machenaud retournait Mat Guiteau comme c’est interdit par le règlement. Carton rouge, le drame commençait. Cela a semble-t-il inhibé les Toulonnais et exalté les joueurs du Racing. Après l’essai de Gorgodze les uns se sont mis à déjouer et les autres se sont accrochés. Petit à petit, ils ont grignoté l’avance des toulonnais pour venir mourir à deux points à la mi-temps. Ils semblaient remontés comme une pendule, leur capitaine essoufflé parlait d'avenir et de ne pas lâcher.

On pouvait penser que le temps d’arrêt au vestiaire allait voir les Toulonnais férocement tancés par Bernard qui ne devaient pas avoir apprécié ce retournement. Rien de tout cela ne s’est passé, Toulon manquait d’idées. De mauvais choix en gestes d’indiscipline, Racing s’est refait à l’énergie et a fini par passer devant. A pris le score et n’a jamais été rattrapé. La morale est que l’intelligence et l’abnégation d’un groupe a encore emporté le titre si convoité.

Un lourd investissement, des choix de dirigeants qui ont fait grincer des dents, mais au bout, deux finales cette année, une où ils n’ont pas joué et ont retenu la leçon. Contre Toulouse, privés de ballons ils ont résisté pour passer et ensuite ils ont recommencé à jouer.  En voyant le poteau d’arrivée, ils n’ont pas voulu une fois encore laisser passer le rêve qui se présentait.

A la fin comme à chaque fois, les mêmes mots pour dire que pour gagner , il fallait y croire et mettre les ingrédients en place pour finaliser les attentes de chacun : énergie, soutien, solidarité. De quoi renforcer un peu plus l'amitié, ingrédient supérieur pour tout cimenter! 





Michel Prieu

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