Je regarde la France de
loin depuis quelques années. Je vous fait par ailleurs profiter de mes carnets de voyage. Un jour, j’ai décidé de
déchirer ma carte d’électeur devant la comédie des campagnes électorales et de
ses débats stériles. Ces combats d’anathèmes ou chacun campe sur ses
certitudes. Chacun? Ce sont les hommes politiques qui se présentent aux
élections. J’y fus invité un jour et j’ai décliné, pas prêt pour cette destinée. J’ai eu tort ! J’ai
eu tort aussi de ne plus voter !
Il fut un temps où un
homme comme Coluche voulait se présenter aux élections. 1981 fut élu le dernier
Président, paraît-il, quelle arrogance. Je pense que Coluche aurait mieux fait que tous ceux qui ont raillé
son outrecuidance. Je pense que Coluche était dans une grande colère. Vu ce
qu’est devenu son idée des « Restos du Cœur », je peux croire au moins qu’il
se serait occupé des français.
J’enrage de voir les
hommes politiques qui ont suivi cette année 1981 ne s’occuper que de leur cour,
leurs idéologies et leurs intérêts propres. Je suis un enfant de la République.
J’ai pris un jour l’ascenseur social. Pourquoi n’est-ce plus possible aujourd’hui pour
les femmes et les hommes de ce pays ?
Pourquoi cette France
qui avait de l’influence, des forces certaines, bien des faiblesses mais qui
créait des idées autant que des produits est-elle devenue victime au fil des
ans ? L’Europe ? La mondialisation ? Rien de cela,
l’incompétence de nos élus. Le replis sur soi.
L’incohérence de nos
politiques envers nos anciennes colonies, le mensonge vis-à-vis de nos
partenaires, notre incapacité à faire des choix en géopolitique. La perte de
notre identité. Nous ne savons plus qui nous sommes, nous avons peur de tout. La liberté s'en va.
Nous ne nous sommes
jamais relevés des évènements de 1968, tournant du déclin qui se poursuit.
Quand les autres pays se réformaient nous avons continué à accepter des
mesurettes. Nous avons beaucoup d’idées mais pas de moyens. Les mairies, les
départements, les régions, le gouvernement tapent dans les caisses de ceux qui travaillent,
les entreprises, les citoyens. Une vraie gabegie à tous les étages.
La campagne 2017 est
engagée. J’attends les programmes. Marine se tait, elle compte les points. Les
régionales ne sont qu’une étape, pas bien analysée je crois. Les voix qui se
sont fait entendre étaient prévisibles, la rue parle FN. Ecoutez-la. Journalistes de
la Capitale, descendez en campagne, venez prendre un muscat près de Béziers ou
un vin chaud à Longwy et vous ne titrerez plus « Le choc » dans Le Figaro et L'Humanité en même temps.
Journalistes, faites
aussi votre travail. Vos journaux sont-ils subventionnés ? Avez-vous avez
des privilèges fiscaux ? Vous avez entendu comme moi, Monsieur Sarkozy en
son temps, Monsieur Hollande, il n’y a pas si longtemps faire des promesses
pour rembourser la dette. Vous voyez vous emprunter à la banque et ne pas
rembourser ? Si vous êtes surendetté, on vous prend pour un malade, Banque
de France vous assiste ? Nos élus promettent et ne font rien pour devenir à nouveau
crédibles. Qui veut être le soutien d’un homme qui n’a aucune parole ? qui peut soutenir des hommes qui ne font que de la communication et ne s'occupent pas de réformer nos institutions. Nos députés et sénateurs nous coûtent très cher et ne servent qu'à légiférer sur des thèmes qui n'ont que pour seul intérêt de brider nos capacités d'actions individuelles et collectives. Le pragmatisme politique est-il recherché quelque part?
Notre Histoire nous a
fait des ennemis partout dans le monde
quelques amis aussi. Pour être gentil et resserrer quelques liens, nous avons
la repentance à fleur de bouche. La belle affaire nos ennemis n’en ont cure et
ils savent que nos protections sont plutôt lâches. Ils s’y sont engouffrés. Les
attentats de 1995 sont de l’histoire ancienne, ceux de Charlie Hebdo furent un
nouveau choc. Incompréhension et émotion. En émotion, nous sommes
devenus très forts. Juste réaction mais point d’action ensuite. Survint le 13 Novembre
toujours sans protection... La déchéance de nationalité aura au moins permis la démission de Madame Taubira. Mais devrait-elle être la seule?
Nous sommes en état
d’urgence, policiers et gendarmes travaillent dur. Très dur même pas besoin de
parler des 35 heures, ils sont en mission. Cela risque de se prolonger car à
part la traque des terroristes pas beaucoup d’informations nouvelles.
Nous avons averti nos
collègues de l’Europe que nous ne pourrions pas tenir nos engagements concernant le remboursement de la dette. Une fois
de plus se disent-ils sans doute… La
France à terre serait-elle une ouverture pour certains ? Dans les salons
le bruit des réductions d’impôts font rumeur, on éteint les dernières
difficultés présentées par Monsieur Macron qui ne plaisent à personne.
Dérangeant ce jeune homme. Par contre dans les cabinets on s’affaire pour
préparer de nouvelles taxes pour un meilleur équilibre. Toujours pas de bruit,
les surveillants de la République n’ont rien vu, rien entendu.
Mais état d’urgence
oblige (celui de la présidentielle) de 2017, Monsieur Hollande prévoit enfin de
faire baisser la courbe du chômage. Il est en campagne et sa pratique déjà
employée par d’autres. Pour préparer leur élection, les livres vont fleurir
chez les opposants. Cela continue de tuer des arbres et fait travailler des
gens. Peut-être y trouverons-nous le programme que l'on cherche. Les journalistes sont aux aguets à la recherche du premier tuyau.
Tranquillement,
Monsieur Hollande met la main à notre
poche des citoyens alors qu’il n’y a déjà plus rien. 500000 chômeurs
deviendront 500000 stagiaires, un coup de canif à la courbe factice des
demandeurs d’emploi. Nos petites enfants paieront la note. Personne ne bronche ? Si. Pour le moment Monsieur Ardisson, décidément
cet homme a bien vieilli. Je suis d’accord avec lui.
Citoyens quand
allons-nous nous rappeler que nous sommes responsables de ce gâchis ? Quand
allons-nous faire le ménage dans les travées de nos assemblées ? Quand
allons-nous demander un programme avant d’aller voter ? Un programme pas
fait pour préparer des votes, pour préparer notre avenir peut-être nos
souffrances. Quand allons-nous dire que l’on en a assez des mensonges, de
l’injustice ou de la justice à deux vitesses ? Quand vous avez la chance
d’avoir un emploi (pas un travail, c’est noble) avant le bore-out ou le burn-out,
votre patron vous somme d’être responsable ? Pourquoi ne pas faire pareil
avec nos hommes politiques ? Les patrons peuvent-ils embaucher en
confiance par les temps qui courent ? Quelle confiance pour demain avec
les pilotes qui se préparent ?
C’est l’état d’urgence,
mais pas pour 2017, pour tout de suite. Je ne demande pas de rêve mais je
voudrais que l’on revienne sur terre. Que l’on s’arrime au train du monde, non
avec de nouvelles mesurettes mais avec l’envie d’en infléchir la marche. Chacun
à notre petite place en avons le pouvoir l. Ce n’est pas de réaction
que nous avons besoin. C’est un effort, long peut-être douloureux, mais
travaillons à nous relever sans écouter les sirènes de ceux qui nous
gouvernent. Ils ne nous sauveront pas, de leurs hauteurs, ils nous prennent pour
des imbéciles.
Si nous ne bougeons pas
demain, on se battra…
Michel
Prieu
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