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A1 - France pays à réactions (20-1-16)





Je regarde la France de loin depuis quelques années. Je vous  fait par ailleurs profiter de mes carnets de voyage. Un jour, j’ai décidé de déchirer ma carte d’électeur devant la comédie des campagnes électorales et de ses débats stériles. Ces combats d’anathèmes ou chacun campe sur ses certitudes. Chacun? Ce sont les hommes politiques qui se présentent aux élections. J’y fus invité un jour et j’ai décliné, pas prêt pour cette destinée. J’ai eu tort !  J’ai eu tort aussi de ne plus voter !
Il fut un temps où un homme comme Coluche voulait se présenter aux élections. 1981 fut élu le dernier Président, paraît-il, quelle arrogance. Je pense que Coluche aurait mieux fait que tous ceux qui ont raillé son outrecuidance. Je pense que Coluche était dans une grande colère. Vu ce qu’est devenu son idée des « Restos du Cœur », je peux croire au moins qu’il se serait occupé des français.
J’enrage de voir les hommes politiques qui ont suivi cette année 1981 ne s’occuper que de leur cour, leurs idéologies et leurs intérêts propres. Je suis un enfant de la République. J’ai pris un jour l’ascenseur social. Pourquoi n’est-ce plus possible aujourd’hui pour les femmes et les hommes de ce pays ?
Pourquoi cette France qui avait de l’influence, des forces certaines, bien des faiblesses mais qui créait des idées autant que des produits est-elle devenue victime au fil des ans ? L’Europe ? La mondialisation ? Rien de cela, l’incompétence de nos élus. Le replis sur soi.
L’incohérence de nos politiques envers nos anciennes colonies, le mensonge vis-à-vis de nos partenaires, notre incapacité à faire des choix en géopolitique. La perte de notre identité. Nous ne savons plus qui nous sommes, nous avons peur de tout. La liberté s'en va.
Nous ne nous sommes jamais relevés des évènements de 1968, tournant du déclin qui se poursuit. Quand les autres pays se réformaient nous avons continué à accepter des mesurettes. Nous avons beaucoup d’idées mais pas de moyens. Les mairies, les départements, les régions, le gouvernement tapent dans les caisses de ceux qui travaillent, les entreprises, les citoyens. Une vraie gabegie à tous les étages.
La campagne 2017 est engagée. J’attends les programmes. Marine se tait, elle compte les points. Les régionales ne sont qu’une étape, pas bien analysée je crois. Les voix qui se sont fait entendre étaient prévisibles, la rue parle FN. Ecoutez-la. Journalistes de la Capitale, descendez en campagne, venez prendre un muscat près de Béziers ou un vin chaud à Longwy et vous ne titrerez plus « Le choc » dans Le Figaro  et L'Humanité en même temps.
Journalistes, faites aussi votre travail. Vos journaux sont-ils subventionnés ? Avez-vous avez des privilèges fiscaux ? Vous avez entendu comme moi, Monsieur Sarkozy en son temps, Monsieur Hollande, il n’y a pas si longtemps faire des promesses pour rembourser la dette. Vous voyez vous emprunter à la banque et ne pas rembourser ? Si vous êtes surendetté, on vous prend pour un malade, Banque de France vous assiste ? Nos élus promettent et  ne font rien pour devenir à nouveau crédibles. Qui veut être le soutien d’un homme qui n’a aucune parole ? qui peut soutenir des hommes qui ne font que de la communication et ne s'occupent pas de réformer nos institutions. Nos députés et sénateurs nous coûtent très cher et ne servent qu'à légiférer sur des thèmes qui n'ont que pour seul intérêt de brider nos capacités d'actions individuelles et collectives. Le pragmatisme politique est-il recherché quelque part?
Notre Histoire nous a fait des ennemis partout  dans le monde quelques amis aussi. Pour être gentil et resserrer quelques liens, nous avons la repentance à fleur de bouche. La belle affaire nos ennemis n’en ont cure et ils savent que nos protections sont plutôt lâches. Ils s’y sont engouffrés. Les attentats de 1995 sont de l’histoire ancienne, ceux de Charlie Hebdo furent un nouveau choc. Incompréhension et émotion. En émotion, nous sommes devenus très forts. Juste réaction mais point d’action ensuite. Survint le 13 Novembre toujours sans protection... La déchéance de nationalité aura au moins permis la démission de Madame Taubira. Mais devrait-elle être la seule?  
Nous sommes en état d’urgence, policiers et gendarmes travaillent dur. Très dur même pas besoin de parler des 35 heures, ils sont en mission. Cela risque de se prolonger car à part la traque des terroristes pas beaucoup d’informations nouvelles.
Nous avons averti nos collègues de l’Europe que nous ne pourrions pas tenir nos engagements concernant le remboursement de la dette. Une fois de plus  se disent-ils sans doute… La France à terre serait-elle une ouverture pour certains ? Dans les salons le bruit des réductions d’impôts font rumeur, on éteint les dernières difficultés présentées par Monsieur Macron qui ne plaisent à personne. Dérangeant ce jeune homme. Par contre dans les cabinets on s’affaire pour préparer de nouvelles taxes pour un meilleur équilibre. Toujours pas de bruit, les surveillants de la République n’ont rien vu, rien entendu.
Mais état d’urgence oblige (celui de la présidentielle) de 2017, Monsieur Hollande prévoit enfin de faire baisser la courbe du chômage. Il est en campagne et sa pratique déjà employée par d’autres. Pour préparer leur élection, les livres vont fleurir chez les opposants. Cela continue de tuer des arbres et fait travailler des gens. Peut-être y trouverons-nous le programme que l'on cherche. Les journalistes sont aux aguets à la recherche du premier tuyau.
Tranquillement, Monsieur Hollande  met la main à notre poche des citoyens alors qu’il n’y a déjà plus rien. 500000 chômeurs deviendront 500000 stagiaires, un coup de canif à la courbe factice des demandeurs d’emploi. Nos petites enfants paieront la note.  Personne ne bronche ? Si.  Pour le moment Monsieur Ardisson, décidément cet homme a bien vieilli. Je suis d’accord avec lui.
Citoyens quand allons-nous nous rappeler que nous sommes responsables de ce gâchis ? Quand allons-nous faire le ménage dans les travées de nos assemblées ? Quand allons-nous demander un programme avant d’aller voter ? Un programme pas fait pour préparer des votes, pour préparer notre avenir peut-être nos souffrances. Quand allons-nous dire que l’on en a assez des mensonges, de l’injustice ou de la justice à deux vitesses ? Quand vous avez la chance d’avoir un emploi (pas un travail, c’est noble) avant le bore-out ou le burn-out, votre patron vous somme d’être responsable ? Pourquoi ne pas faire pareil avec nos hommes politiques ? Les patrons peuvent-ils embaucher en confiance par les temps qui courent ? Quelle confiance pour demain avec les pilotes qui se préparent ?
C’est l’état d’urgence, mais pas pour 2017, pour tout de suite. Je ne demande pas de rêve mais je voudrais que l’on revienne sur terre. Que l’on s’arrime au train du monde, non avec de nouvelles mesurettes mais avec l’envie d’en infléchir la marche. Chacun à notre petite place en avons le pouvoir l. Ce n’est pas de réaction que nous avons besoin. C’est un effort, long peut-être douloureux, mais travaillons à nous relever sans écouter les sirènes de ceux qui nous gouvernent. Ils ne nous sauveront pas, de leurs hauteurs, ils nous prennent pour des imbéciles.
Si nous ne bougeons pas demain, on se battra…






Michel Prieu



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