A 20 000 km de
distance les nouvelles semblent arriver ici en Nouvelle Zélande avec un fort vent
de révolte contre l’Europe. En France, depuis presque deux ans déjà la campagne
électorale est engagée. Je ne me moque pas, c’est le revers de la médaille du
quinquennat. Pour changer quoi que ce soit par un gouvernement français, il
faut du temps. C’est la loi de la démocratie…
A peine un Président
prend-il une orientation que les journalistes de la presse subventionnée se
posent la question de savoir si cette décision sera bonne pour sa réélection.
Alors dès que l’on approche de la vraie élection les sondages s’affolent et il
faut tenir bon face à l’information. Les candidats potentiels étaient déjà
nombreux quand on apprend que Macron pourrait entrer en jeu… Voilà la zizanie
dans la gauche.
A droite ce n’est pas
mieux, il n’y a pas de candidat. Autant dire que la France est sans
gouvernement et sans opposition. Un bel embarras. Alors pour vendre un peu de
papier, il faut encore broder. On découvre que trois candidats potentiels,
Madame Le Pen, MM. Mélanchon et Dupont-Aignan rassemblent par un calcul savant
51% des eurosceptiques.
Pendant ce temps, je lis
par ailleurs que « Nuit Debout » continue d’occuper la rue alors que
nous sommes en état d’urgence. On permet de tels rassemblements et la violence
qu’ils engendrent immanquablement. Cela ne date pas d’aujourd’hui que l’on sait
que lorsque vous rentrez à l’Université, ce n’est pas à la sortie que vous
trouverez un emploi. Remarquez que ce n’est pas toujours vrai, si vous avez
pris soin de travailler durant vos études vous avez appris des choses qui vont
vous y aider. Venant de l’Université, vous pourrez enseigner mais avec quelle
efficacité ?
Les élèves des grandes
écoles ont pris toutes le places et pour les plus jeunes, les anciens les
réservent. La différence entre ces deux mondes ? C’est que pour entrer en
Grande Ecole, il y a sélection, sévère sélection et que pour l’université ce
n’est pas le cas. Tous les patrons savent, même s’ils ne le disent pas, que
pour arriver où ils sont, il faut beaucoup travailler. A force d’entendre dire
par idéologie que les patrons sont des nantis, on a oublié que pour être
artisan peintre ou artisan bijoutier, il faut apprendre son métier et mettre
une couche supplémentaire avec le commerce, les règles administratives et la
comptabilité…
Une sélection pourrait
naturellement renvoyer vers de métiers de jeunes gens qui s’ennuient à l’Université.
Le gouvernement de la sorte pourrait décider de fermer les filières de
psychologie pour renforcer celles qui mènent à la technologie, physique ou
mathématiques, spécialités dont on manque cruellement. Il pourrait décider de
laisser ouvrir des laboratoires traitant des sujets dont le marché
d’aujourd’hui et surtout de demain a besoin pour faire avancer le pays.
Je dis non seulement que
l’Université doit se réformer mais que toute l’éducation des jeunes est à
revoir. Toute la chaîne d’éducation est aujourd’hui gangrénée, jusqu’à en
perdre notre confiance et notre identité. Tant que l’on ne voudra pas de
sélection où que ce soit, c’est que l’on laissera aux autres les
responsabilités qui nous incombent. Même aux élections.
Car l’Europe, au point où
elle en est, qui l’a laissée se créer puis dériver ? Nos élus. Et il est
assez incongru de les voir tour à tour se défiler. Bien sûr que c’est compliqué
de la faire évoluer, mais quel est le pays de son périmètre historique capable
de résister au monde d’aujourd’hui ? Peut-être pour un temps le
Royaume-Uni, mais je vois bien les Ecossais monter au créneau, voire les
Irlandais au premiers faux pas de la City à Londres. Ce qui plaide pour les
britanniques c’est leur insularité, plus qu’une identité une puissance
chevillée au corps de chaque individu qui y vit. La Suisse sa neutralité l’y a
condamné. Mais pour tous les autres, avec ou sans marché commun, ils sont tous
condamnés à être dominés. Une fédération est la seule issue, pourquoi ne pas le
dire, expliquer les avantages et les inconvénients puis la créer.
Ce n’est pas de droite ou
de gauche dont les français ont besoin mais d’explications et de pédagogie pour
dire où l’on va avec des mots simples et pragmatiques. L’Europe n’est pas bien
comme cela ? Alors discutons et faisons là grandir, tout le monde y
gagnera. Car tous ses ressortissants y ont gagné, même l’Allemagne qui a
beaucoup payé. Et nous autres français, qui se souvient des difficultés d’où
l’on est parti dans l’agriculture et dans l’industrie pour en arriver où nous
sommes ?
Qui a expliqué en clair à
tous les électeurs les millions distribués aux agriculteurs et aux
industriels pour changer leurs projets ? Les millions de l’Europe n’empêchent
pas de réfléchir ceux qui ont une tête et de quoi s’en servir. Quand des
paysans en colère font des dégâts partout, d’autres restent au travail et ne se
plaignent pas. Ils n’ont pas emboité le pas des sirènes de Bruxelles qui en ont
fourvoyé beaucoup d’autres. Compétence et responsabilité sont les maîtres mots
d’un métier où la Nature joue son rôle.
Pareil pour les
industriels ; certains ont assuré leur travail essentiel, dans leur ville
ou leur département, peut-être leur région et s’en trouvent encore bien. Mais
pour travailler à l’international, il faut des moyens et une éducation que
beaucoup d’entre eux ne possèdent pas. Une seule issue, s’entourer, trouver les
compétences et assurer sa responsabilité…
Dans ces choix stratégiques
l’Etat ne peut pas aider. Les commis de l’Etat n’ont jamais travaillé ailleurs
qu’à l’école et n’ont aucun sens pratique pour aider les français à trouver ce
qu’ils cherchent : du travail et retrouver ainsi toute leur dignité.
L’Europe a bon dos pour
berner les électeurs. J’en veux aux édiles de ne pas reconnaître et dire que
dans l’état où elle est, ils y sont pour beaucoup. Aujourd’hui pour la faire
évoluer notre influence s’amenuise. A force de mentir aux autres partenaires depuis
des années et de continuer sous prétexte d’état d’urgence, nous perdons chaque
jour un peu plus de crédibilité. Quelle force peut-on représenter face à notre
impossibilité à nous réformer ? Ce n’est pas un bon signe à donner pour
faire évoluer l’Europe que de ne pas savoir respecter les valeurs qui viennent
de notre Histoire.
Le monde tourne sans
nous, j’entends par là que nos politiques se sont tirés une balle dans le pied
aussi bien face à l’Europe que dans tout l’ensemble de notre pays. Maintenant
nous attendons 2017 pour tenter quelque chose… Eurosceptiques non sceptiques
tout court. Ce que je regrette c’est que la presse se contente d’analyser et de
se projeter à l’an prochain au lieu de s’occuper de pousser les élus à régler
les problèmes de vie des français. Nous n’avons perdu le sens d’un pragmatisme
minimum qui fait qu’aujourd’hui les européens nous regardent et sont tous
sceptiques quant à nos qualités nouvelles.
Michel
Prieu
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