Bientôt six jours de
compétition et je n’ai toujours pas ressenti la joie de voir du sport. Je dois
dire que je n’ai pas non plus regardé le Tour de France cycliste qui me faisait
tant rêver quand j’étais jeune. Pourquoi ? Parce que l’on ne nous montre
plus de sport. On nous montre des budgets, donc des équipes qui ne jouent pas
dans la même catégorie, des athlètes qui se « soignent » différemment
pour exister. Avant les événements, les sponsors s’affichent et les dirigeants
des fédérations font de la politique. Dans tout cela où est le sport ?
Professionnel ou pas.
Les Jeux Olympiques
semblent devenir comme la FIFA. Le scandale russe m’a enlevé l’envie de
regarder ces Jeux de Rio avec ma naïveté d’antan. Je ne veux pas dire que
c’était mieux avant car je sais que pour faire des exploits de haut niveau, il
faut non seulement être doué pour un sport mais surtout beaucoup travailler et
se « soigner correctement » pour résister aux charges de travail.
Dans leur candeur,
certains perdants lâchent que les autres athlètes sont dopés. Mais en réalité
quid de leur cas ? Où commence le dopage ? Là encore regardons la vie
en face, je sais pour l’avoir vu personnellement, que des managers soumis à forte
pression du résultat, des traders par exemple se « dopent » pour
résister à leurs charges de travail (et il n’y a pas de contrôles, seule leur
mal-être est en jeu et leur santé). A l’université des chercheurs thésards le
font pour terminer leurs travaux…
Pour les Russes, c’est
démontré, leurs fédérations ne font qu’appliquer les techniques de l’URSS et de
la RDA. Le sport est politique et particulièrement celui des Jeux Olympiques.
Il s’expose tous les 4 ans aux yeux du monde. Le nombre de médailles montre la
puissance de chaque Nation point de repère désuet. La Chine l’a compris, les
coureurs de fond d’Afrique aussi mais on ne me fera pas croire que les
américains et les européens ne s’occupent pas du sujet même avec tous les
contrôles qui sont en place.
La politique, la vraie,
celle qui permettrait d’avoir un cadre de compétition équitable serait de
repréciser les règles par toutes les Fédérations avec le CIO et le TAS,
peut-être celles qui existent déjà d’ailleurs et surtout… de les faire respecter.
Dans l’esprit olympique donc un esprit de justice : tout contrevenant aux
règles en vigueur, interdit de se présenter à jamais aux Jeux Olympiques. Poursuivre
son activité professionnelle ? A la discrétion des organisateurs de meetings
sportifs. Pas de sursis, pas de passe-droit, pas de politique dans tout cela,
un CIO et un TAS qui soient les garants de l’équité internationale. Un
dirigeant de Fédération pris en flagrant délit de corruption subirait le même
sort. On connait la cupidité des hommes, pourquoi ne rien prévoir à ce
sujet ?
Ensuite que les
organismes certificateurs soient équipés pour contrôler, que les fédérations
payent pour garantir les contrôles et s’engagent faire respecter la
loi…Utopique ? Si l’on veut que la magie du sport revienne, je crois qu’il
faudrait que les instances en place s’en préoccupent fortement. Les tribunes
des JO ne sont pas très pleines actuellement. Le coût des Jeux olympiques est
considérable. Connait-on une ville qui équilibre ses budgets pour organiser les
Jeux ? Paris se lance dans la bataille avec une envie certaine…Aura-t-elle
les moyens de les payer sans puiser dans les bas de laine de tous les
Français ? Quand on dit que Paris c’est la France, c’est faux, mais on
pourrait le croire. La gauche va se charger de tout nous faire croire.
Dans cette course faussée,
c’est le sport qui en prend plein la tête. On ne voit que deux choses quand un
jeune semble avoir des dispositions pour une discipline. L’argent qu’il va
gagner et celui qu’il va faire gagner à ses soutiens…On ne parle pas de rêve,
de développement, d’éducation…non : argent. Alors on voit quelques belles
histoires éparpillées dans tous les pays… On voit des évolutions terrifiantes
tout de même, des gymnastes « féminines » qui sont des gamines. C’est
bien de faire confiance aux jeunes, Mais il faudrait s’occuper de leur santé.
Elles vont être vieilles à 25 ans en ayant perdu toute leur jeunesse. J’ai
l’impression en voyant les contrôles fait en cours d’épreuves de concours
complet par exemple que l’on s’occupe mieux des chevaux que des athlètes.
Même à la télévision, le
suivi des épreuves est pénible. A deux semaines du début, les médias
orchestrent les prévisions : quelles sont les chances de médailles ?
Chacun a sa petite idée et au final même nous, nous ne regardons plus une
épreuve sans cela. Les commentaires à chaud sont alors très difficiles à
supporter. L’enthousiasme des commentateurs couvre la pauvreté de certaines performances,
jusqu’au malaise. Des questions stupides sont posées à de jeunes gens à peine
sortis de leur épreuve. Encore l’immédiateté de l’information qui demandera des
mises aux points voire des excuses quelques jours plus tard. Du mélodrame
gratuit, de la non information. Comme les chaînes sont multiples et variées, on
peut aussi comparer les commentaires. Il y aurait à dire sur ce sujet…
On voit des athlètes qui
ne sont pas du tout en mesure de gagner, submergés par leur responsabilité plus
que par leur envie de figurer à leur meilleur niveau. Ce n’est pas qu’en France
retenons cela tout de même. Les Jeux Olympiques, c’est une épreuve d’un jour,
d’un retentissement considérable qui vous fait de ce fait, roi ou manant. Mais pas
grand monde pour parler du chemin qui mène à une médaille. Le talent bien sûr,
mais aussi de l’abnégation, de l’humilité, une somme considérable de travail.
Et parfois sans argent, une organisation personnelle sans faille pour garder
intact la volonté de suivre son étoile !
Si vous êtes dans une
discipline phare et que vous échouiez votre réputation est faîte. La charge
mentale est parfois insurmontable. Cela se voit dans les yeux des athlètes.
J’en veux pour exemple les athlètes du judo et de l’escrime de cette première
semaine, je n’ai vu aucun athlète joyeux ! Peut-être que la qualification
pour les jeux était leur but… Comment le déceler ? Problème d’honnêteté
intellectuelle. Comment comprendre que le meilleur mondial de la discipline se
fasse sortir par un ou une inconnue ? Le moustique ou le préservatif y
sont-ils pour quelque chose ? Mais comment alors faire rêver les
enfants ?
Les enfants, ce sont eux
qu’il faut éveiller à l’effort, montrer le plaisir du dépassement de soi. Les
Jeux en sont la plus belle vitrine, mais ceux de Rio seront à jamais gâchés par
les décisions politiques incompréhensibles des membres du CIO dans la gestion
de l’insondable dossier du dopage. Merci aux dirigeants des Jeux Paralympiques qui
se dérouleront début septembre au Brésil de n’avoir pas commis la même erreur.
Michel
Prieu
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