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B12 - Jeux Olympiques: où est le sport ? (12-8-16)



Bientôt six jours de compétition et je n’ai toujours pas ressenti la joie de voir du sport. Je dois dire que je n’ai pas non plus regardé le Tour de France cycliste qui me faisait tant rêver quand j’étais jeune. Pourquoi ? Parce que l’on ne nous montre plus de sport. On nous montre des budgets, donc des équipes qui ne jouent pas dans la même catégorie, des athlètes qui se « soignent » différemment pour exister. Avant les événements, les sponsors s’affichent et les dirigeants des fédérations font de la politique. Dans tout cela où est le sport ? Professionnel ou pas.

Les Jeux Olympiques semblent devenir comme la FIFA. Le scandale russe m’a enlevé l’envie de regarder ces Jeux de Rio avec ma naïveté d’antan. Je ne veux pas dire que c’était mieux avant car je sais que pour faire des exploits de haut niveau, il faut non seulement être doué pour un sport mais surtout beaucoup travailler et se « soigner correctement » pour résister aux charges de travail.

Dans leur candeur, certains perdants lâchent que les autres athlètes sont dopés. Mais en réalité quid de leur cas ? Où commence le dopage ? Là encore regardons la vie en face, je sais pour l’avoir vu personnellement, que des managers soumis à forte pression du résultat, des traders par exemple se « dopent » pour résister à leurs charges de travail (et il n’y a pas de contrôles, seule leur mal-être est en jeu et leur santé). A l’université des chercheurs thésards le font pour terminer leurs travaux…

Pour les Russes, c’est démontré, leurs fédérations ne font qu’appliquer les techniques de l’URSS et de la RDA. Le sport est politique et particulièrement celui des Jeux Olympiques. Il s’expose tous les 4 ans aux yeux du monde. Le nombre de médailles montre la puissance de chaque Nation point de repère désuet. La Chine l’a compris, les coureurs de fond d’Afrique aussi mais on ne me fera pas croire que les américains et les européens ne s’occupent pas du sujet même avec tous les contrôles qui sont en place.

La politique, la vraie, celle qui permettrait d’avoir un cadre de compétition équitable serait de repréciser les règles par toutes les Fédérations avec le CIO et le TAS, peut-être celles qui existent déjà d’ailleurs et surtout… de les faire respecter. Dans l’esprit olympique donc un esprit de justice : tout contrevenant aux règles en vigueur, interdit de se présenter à jamais aux Jeux Olympiques. Poursuivre son activité professionnelle ? A la discrétion des organisateurs de meetings sportifs. Pas de sursis, pas de passe-droit, pas de politique dans tout cela, un CIO et un TAS qui soient les garants de l’équité internationale. Un dirigeant de Fédération pris en flagrant délit de corruption subirait le même sort. On connait la cupidité des hommes, pourquoi ne rien prévoir à ce sujet ?

Ensuite que les organismes certificateurs soient équipés pour contrôler, que les fédérations payent pour garantir les contrôles et s’engagent faire respecter la loi…Utopique ? Si l’on veut que la magie du sport revienne, je crois qu’il faudrait que les instances en place s’en préoccupent fortement. Les tribunes des JO ne sont pas très pleines actuellement. Le coût des Jeux olympiques est considérable. Connait-on une ville qui équilibre ses budgets pour organiser les Jeux ? Paris se lance dans la bataille avec une envie certaine…Aura-t-elle les moyens de les payer sans puiser dans les bas de laine de tous les Français ? Quand on dit que Paris c’est la France, c’est faux, mais on pourrait le croire. La gauche va se charger de tout nous faire croire.

Dans cette course faussée, c’est le sport qui en prend plein la tête. On ne voit que deux choses quand un jeune semble avoir des dispositions pour une discipline. L’argent qu’il va gagner et celui qu’il va faire gagner à ses soutiens…On ne parle pas de rêve, de développement, d’éducation…non : argent. Alors on voit quelques belles histoires éparpillées dans tous les pays… On voit des évolutions terrifiantes tout de même, des gymnastes « féminines » qui sont des gamines. C’est bien de faire confiance aux jeunes, Mais il faudrait s’occuper de leur santé. Elles vont être vieilles à 25 ans en ayant perdu toute leur jeunesse. J’ai l’impression en voyant les contrôles fait en cours d’épreuves de concours complet par exemple que l’on s’occupe mieux des chevaux que des athlètes.

Même à la télévision, le suivi des épreuves est pénible. A deux semaines du début, les médias orchestrent les prévisions : quelles sont les chances de médailles ? Chacun a sa petite idée et au final même nous, nous ne regardons plus une épreuve sans cela. Les commentaires à chaud sont alors très difficiles à supporter. L’enthousiasme des commentateurs couvre la pauvreté de certaines performances, jusqu’au malaise. Des questions stupides sont posées à de jeunes gens à peine sortis de leur épreuve. Encore l’immédiateté de l’information qui demandera des mises aux points voire des excuses quelques jours plus tard. Du mélodrame gratuit, de la non information. Comme les chaînes sont multiples et variées, on peut aussi comparer les commentaires. Il y aurait à dire sur ce sujet…

On voit des athlètes qui ne sont pas du tout en mesure de gagner, submergés par leur responsabilité plus que par leur envie de figurer à leur meilleur niveau. Ce n’est pas qu’en France retenons cela tout de même. Les Jeux Olympiques, c’est une épreuve d’un jour, d’un retentissement considérable qui vous fait de ce fait, roi ou manant. Mais pas grand monde pour parler du chemin qui mène à une médaille. Le talent bien sûr, mais aussi de l’abnégation, de l’humilité, une somme considérable de travail. Et parfois sans argent, une organisation personnelle sans faille pour garder intact la volonté de suivre son étoile !

Si vous êtes dans une discipline phare et que vous échouiez votre réputation est faîte. La charge mentale est parfois insurmontable. Cela se voit dans les yeux des athlètes. J’en veux pour exemple les athlètes du judo et de l’escrime de cette première semaine, je n’ai vu aucun athlète joyeux ! Peut-être que la qualification pour les jeux était leur but… Comment le déceler ? Problème d’honnêteté intellectuelle. Comment comprendre que le meilleur mondial de la discipline se fasse sortir par un ou une inconnue ? Le moustique ou le préservatif y sont-ils pour quelque chose ? Mais comment alors faire rêver les enfants ?

Les enfants, ce sont eux qu’il faut éveiller à l’effort, montrer le plaisir du dépassement de soi. Les Jeux en sont la plus belle vitrine, mais ceux de Rio seront à jamais gâchés par les décisions politiques incompréhensibles des membres du CIO dans la gestion de l’insondable dossier du dopage. Merci aux dirigeants des Jeux Paralympiques qui se dérouleront début septembre au Brésil de n’avoir pas commis la même erreur.





Michel Prieu

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