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A36 - Arêches-Beaufort: Changements (22-01-18)


Bonjour à tous,



Ce weekend j’ai changé de chalet, une partie de la famille venait m’accompagner pour skier. L’occasion de goûter à la poudreuse qui tombe depuis de jours sans discontinuer. Le spectacle est magnifique et maintenant en plus j’ai de grandes baies pour l’admirer. J’en ai profité pour changer mes skis, on n’arrête pas le progrès, c’est Geneviève et Thomas, chez Gaspard qui m’ont montré. Ces deux-là sont sympas et donnent une belle idée de ce qu’est l’esprit montagne quand on n’y est plus habitué. Ils sont toujours prêts à vous rendre service avec le sourire. Des planches à peine un peu plus larges que celles que j’avais et vous tournez avec encore plus de facilité. Toute la matinée encore éclairée dans la poudreuse on s’est régalé. C’est fou, comme le matériel a changé.


Skier avec Emma et mon grand fils qui traçait la piste en plein brouillard, je ne pouvais l’imaginer encore il y a trois ans. J’avais fait une croix sur le ski un jour à Flaine ou plutôt aux Jets quand on skiait en famille et que je venais de créer ma première entreprise, trente ans déjà. Je travaillais pour les décolleteurs de la Vallée d’Arve, conseil d’entreprise, je réalisais que si je me blessais, je ne pourrai plus assurer mon travail et mes responsabilités. J’ai changé d’un coup et décidé de ne plus aller au ski à cause du danger…

Et puis à force d’entendre parler d’Arêches-Beaufort, de son calme j’ai pensé que pour faire mes écrits je serai bien dans un chalet. Chemin faisant je me suis dit que peut-être finalement je pourrais rechausser. J’aimais la randonnée dans les Pyrénées de mes jeunes années. Finalement je me suis dégonflé, mais j’ai pris de nouveau plaisir à skier. Je trouve encore à ce sport quand je vois les jeunes foncer, le plaisir de s’éclater. Les équipes de préparation et de sécurité font un travail de qualité, plaisant de se sentir vivant sur des skis encore en ce moment. Cela montre que l’on peut changer d’idée sans toutefois se parjurer. Pas facile d’admettre qu’une fois engagée, une action dans un sens qui s’avère n’être pas le meilleur, il n’est pas possible de changer, de modifier sa pensée.


Mon mentor de golf m’a dit un jour : « pour jouer au golf, il n’y a pas de limite ». Trente ans plus tard je pense vraiment que dans la vie il n’y a pas de limite. La pensée n’a pas de limite, question de responsabilité personnelle. Je veux dire par là qu’il faut chercher en soi les qualités que l’on a et de s’en servir. Nous avons tous un talent, j’ai accompagné suffisamment de gens dans leur travail pour le savoir. J’ai dû parfois les persuader de sortir de leur confort (des fois de leur conformisme) pour entrer dans un vie meilleure qui leur ressemblait plus. Je n’ai pas eu souvent à le faire avec des cadres importants, diplômés qui se croyaient arrivés…Le monde a changé et nous oblige à modifier notre approche de la vie chaque jour un peu plus. Tout va encore plus vite.

En 2006, enragé contre la société, le monde politique, ma propre vie j’avais du mal à changer. Je ne me sentais pas bien dans ma peau, rien n’allait alors j’ai tout envoyé balader. Evidemment cela a fait des dégâts et il en reste encore des traces. Mais c’est la vie et je sais plus que jamais que la vie c’est aussi la mort. Ce que notre société veut oublier, on nous fait croire à l’immortalité. C’est ce qui a changé. Entre deux guerres rapprochées il était facile de savoir quoi faire pour se redresser. Les enfants venaient remplacer les morts et enterrés des combats passés. Chacun trouvait un métier, contraint ou forcé, nous avions un ennemi clairement identifié…C’est tout différent maintenant.

Nous en savons plus sur nos tourments et l’on pourrait s’en occuper. Pas besoin de médecin ni de curé mais toujours d’un instituteur et de professeur pour avancer. Pour compléter le travail initial des parents qui embarqués dans la vie comme ils sont ont des enfants et ne savent plus comment s’en occuper. Les conseillers sont cependant légion mais c’est une nécessité car beaucoup de valeurs ce sont dégradées. Nous savons que nous avons des droits mais avons oublié la plupart de nos devoirs. Rien de moralisateur, un constat. Sur les paniers des téléskis même je remarque cela. Ils sont à quatre places maintenant et quand vous vous asseyez, pas sûr que votre voisin vous dise bonjour et au revoir. Heureusement il y a des exceptions, cela réconforte et permet de passer un bon moment.
 
J’ai tout abandonné et la France aussi ; j’ai été me changer les idées ailleurs, dans le monde entier. Pour constater que c’est différent mais que chacun a ses problèmes du coup j’ai changé d’idée et me suis remis aux affaires, j’ai repris mes responsabilités. En changeant de pays, je m’étais retrouvé. J’étais plus conscient de qui j’étais et quel chemin je devais prendre. Tout avait changé, je savais où et comment y aller. J’avais expérimenté ma vie et l’épreuve qui m’avait été adressée. J’avais trouvé une autre manière de m’exprimer et de faire des choses pour aider mes semblables les plus proches.

Un changement important, écrire pour tenter d’expliquer comment se faire plaisir en jouant au golf et aussi reprendre en main sa vie dans la société telle qu’elle nous est présentée. C’est évidemment difficile de changer quand à chaque minute, on vous culpabilise parce que vous êtes trop gros, que vous n’allez pas en croisière régulièrement ou que vous n’avez pas la voiture qu’il faut pour accueillir votre prochain enfant… On vous rappelle aussi régulièrement que la croissance n’est pas là, que vous n’avez pas d’espoir de trouver un travail et si par chance vous en trouvez un, vous serez mal payé et oppressé par votre patron. Avant il y avait la réclame maintenant sévit le neuromarketing et c’est le changement, un outil redoutable employé par les médias. Les propriétaires des ses outils sont ceux qui nous font manger des choses qu’ils nous reprochent de consommer. Pendant ce temps ils en créent d’autres pour faire un peu plus d’argent, toujours empoisonnant.



Les blogs et les livres me servent de tribunes pour faire savoir que ce n’est pas mieux ailleurs et que (même français) nous avons du talent. Ne trouvez -vous pas qu’on le gâche souvent par nos comportements ? D’abord celui de ne pas savoir qui l’on est. C’était loin d’être mieux avant mais nous n’hésitions pas à dire d’où l’on venait et dans quelle chapelle on priait, qui l’on aimait ou pas. Aujourd’hui faut se ranger pour ça et bien réfléchir car vous avez vite fait d’avoir une étiquette dans le dos ou pire sur le front si bien collée que vous ne pourrez plus la décoller. Le monde change c’est un fait, mais pas autant que l’on nous oblige à le croire.

C’est le système dans lequel nous sommes et où l’on croit être piégé. Ce n’est pas vrai. Si vous voulez être libre, intègre, respectueux, courageux, aimant, … vous le pouvez. A vous de le décider. Vous pouvez vous fixer des objectifs et les atteindre, sans doute difficile car il faut bouger. Vous ne pouvez pas rêver votre avenir, mais agir pour le réaliser oui. Un grand coach de rugby Néozélandais dit une petite phrase à ses joueurs (je traduis) : « Messieurs, après un match vous pouvez avoir des excuses ou un résultat, mais pas les deux ! ». Avec ça vous comprenez la responsabilité d’attendre que les autres fassent pour vous. Jamais cela ne se produira.

J’ai l’an dernier, sans doute dans un accès d’ego mal placé, écrit un bouquin pour demander à ceux qui le voudraient de se rassembler pour demander aux acteurs politiques un programme sur lequel je pourrais s’engager. Qu’ils nous donnent une idée de là où ils b voulaient nous emmener. J’ai fait un exercice perdu d’avance et aujourd’hui tout a changé tout de même. Partis de droite et gauche sont en train de tenter de se restructurer après l’attaque surprise du neuromarketing politique. La manière de mener une élection venait de changer…Ce qui change aussi, c’est que le jeune homme qui a gagné fait une bonne part de ce qu’il a dit qu’il ferait. Voilà du changement….

Dans une transition, il y a forcément encore des gens qui n’ont pas compris que le changement c’est pour maintenant. Que les idées qui prévalaient, il y a encore 10 ans peuvent être encore capables de servir pour manager une institution ou une administration. Ce n’est plus le cas et le temps du changement s’accélère tout le temps. Pourtant une décision concernant NDDL vient d’être tranchée. Pas question de m’avancer pour prendre parti, il n’y a plus de partis (politiques). C’est ce qui a changé, une porte s’est ouverte pour retrouver la politique aristocratique (celle dont je vous parlais il y a quelques jours et inventée par Pythagore. Génial comme on ne le sait pas cet homme-là). Si jamais elle s’orientait un peu plus vers l’intérêt général, qu’est-ce que vous en diriez ?

Vous allez dire encore que je m’emballe dans un sens incongru. Pas du tout, suivez-moi s’il vous plait. Je vous ai livré une plus grande idée que vous ne croyez en prenant conscience que vous êtes dans un système. Vous pouvez le changer, comme vous dites « même à votre petit niveau ». Si vous décidez de vouloir quelque chose vous le pouvez, mais le secret c’est d’agir, de vous lever pour arriver à ce que vous désiriez. Les lois sont universelles, elles fonctionnent, il suffit de les utiliser.

Un exemple pris dans le journal récemment. Une municipalité est composée encore aujourd’hui de 33 élus de gauche et 32 élus de droite. Le gouvernement a changé les règles d’attribution de beaucoup de dotations financières, c’est aussi dans le journal depuis un moment. Il a demandé en même temps aux municipalités et aussi aux régions de faire attention à leurs dépenses (cela paraît logique pour la conduite d’une maison, toutes les dames adaptent leurs dépenses selon leur budget) . Un projet ne doit pas plaire aux élus de droite minoritaires donc bataille et affrontement pour faire monter la pression. Les impôts vont augmenter de fait, Les élus de la majorité locale veulent faire évoluer leur société.

Le changement face a ce combat local (qui est lui-même un système) quelques personnes (des individus pris malgré eux dans ledit système) vont se mobiliser pour tenter de comprendre le bien fondé de la situation. Une fois l’analyse faite opter pour une orientation dans l’intérêt général pour que l’impact soit favorable à la majorité sinon la totalité de la population. Et ensuite agir avec les outils modernes, ces fameux réseaux sociaux qui servent (bien utilisés) en informer aujourd’hui autrement que par les médias qui sont filtrés par des intérêts particuliers. Tous les hommes n’ont pas changé. Certains pensent qu’une fois élus, ils ont le pouvoir d’imposer ce qui leur paraît bon dans leur propre intérêt.

L’abus de pouvoir est puni par la loi, comme le harcèlement et en cas de décision inopportune les juges renverront le décideur à ses responsabilités. Trop d’élus l’ont oublié. Le monde a changé. Avant d’imposer un point de vue, le partager, le discuter, écouter ce que les gens ont à dire quand il y va de leurs intérêts. Négocier vient enfin dans l’air du temps nous devons changer. Dans les vallées, on peut ne pas avoir encore tout compris mais il est facile de se rattraper tant que les projets ne sont pas lancés.

Toujours dans le journal, Paris et l’Ile de France se désolaient de voir que les budgets de la ligne des métros du Grand Paris explosaient. Y a-t-il jamais eu un projet municipal ou régional qui résiste au temps ? Au même instant, les parisiens sont privés de vélos pour avoir changé de fournisseur. Mauvaise langue comme je peux l’être (de temps en temps, comment changer ?) il y aurait peut-être une mauvaise intention dans ce cas. Pour les budgets qui éclatent pour avoir travaillé pendant 25 ans dans l’administration j’ai un vécu plutôt pointu sur le sujet. Je veux juste dire que si un projet est mené sincèrement, avec la volonté de servir l’intérêt du plus grand nombre, avec l’attention qu’il faut à chaque instant, il est déjà presque gagné. Vous pouvez même vous imaginer le voir fonctionner, y trouver l’agrément et l’intérêt bienfaiteur que vous attendiez. D’avoir écouté les usagers et décidé en conscience pour respecter leur volonté ne peut vous apporter que des voix, si vous souhaitez à nouveau vous représenter.

Le système est redoutable, des élus en ont fait les frais l’an dernier. Plus d’un sont en recyclage et doivent changer de voie, la politique n’est plus un métier pour eux. Echaudés. Un individu dans un système a le pouvoir de tout changer, il suffit qu’il décide d’y mettre son énergie. Si elle est bien orientée dans le sens de l’amour de l’intérêt commun, elle ne pourra pas être contrée. Les appuis dont il a besoin pour se faire entendre vont lui arriver de l’intérieur du système ou de l’extérieur. C’est déjà fait. Mon séjour n’est pas terminé, j’ai encore quelques données à vous laisser.



Pour le moment je laisse la neige tomber. Je vais vous dire une dernière chose, je l’avais commandée. Son arrivée était contractuelle, ne riez pas les preuves sont consignées. Un amoureux de la montagne m’a arrangé cela. L’esprit montagne c’est ça, impossible de ne pas le respecter.







A suivre…



Michel Prieu



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