La lecture des nouvelles
qui me viennent de France, attire une fois de plus mon attention et m’oblige à
réagir. Je rêve d’une belle France qui serait encore solide, aurait une
influence en Europe et serait gouvernée honnêtement par celui qui a gagné les
suffrages des citoyens. Dans un coin de ma tête je me serais dit, à la place
(si peu enviable) du Président que si je m’occupais des français, j’aurais
moins de problèmes pour gagner un nouveau contrat avec la Nation, dans 13 mois
maintenant.
Quelle surprise que de
voir en lieu et place de discussions économiques ou politiques préparant
l’avenir, je vois un Président qui frappe un ballon de football dans un but
vide. Une preuve qu’il recherche la facilité, me suis-je dit dans une grimace.
Un autre article : c’est un camouflet de plus au Salon de l’agriculture,
face à la grogne des paysans…Un d’entre eux aurait dit que « c’était un
bon à rien » et les journalistes de se poser la question de savoir si ce
ne serait pas la bonne définition pour caractériser les œuvres de son
quinquennat finissant.
Comment en sommes-nous
arrivés là ? Comment en sommes-nous arrivés à manquer de respect de la
sorte à la fonction de Président qui est tellement recherchée ? Est-ce l’effet
de la « peopolisation » de ces dernières années ? La course à la
présidence est largement engagée depuis 6 mois et va faire que rien ne sera
possible en termes de décision politique pour sortir le pays et ses habitants
des affres de notre stagnation dans tous les domaines.
De loin, je vois ce
spectacle d’une agitation médiatique faite de supputations, de rumeurs
diverses, de pesage de chances de tel ou tel postulant. Mais qui
gouverne ? Qui pense aux français qui veulent s’en sortir ou qui ont
besoin d’aide ?
Les leaders de la Droite
se positionnent par livres interposés, ce qui ne fait pas encore programme mais
pourrait le devenir ; à condition qu’ils se rassemblent un jour, au lieu
de se déchirer dans les couloirs. La Gauche est en capilotade, avec des
interventions assassines de la Dame du Nord, gardienne du travail partagé en 35
heures. Matignon serait opposé à l’Elysée, les deux réunis contre Bercy. Les
idéologies volent bas pour finir de tuer l’école et le chômage stagne…
Depuis des mois, on
prévoit des réformes qui restent dans les services et vont finir vidés de leur
sens. Nos édiles donnent un spectacle lamentable. La plus néfaste représentation
pour espérer garder encore un peu d’espoir et d’influence demain, non pas sur
le monde comme avant, mais au moins en Europe. Menacer les Anglais d’ouvrir la
« Jungle de Calais », ne suffira pas à éclairer les joutes qui se
jouent en ce moment entre le Royaume Uni et l’Europe. Le Pape François se
permet de donner un avis sur notre manière d’agir. Je l’aime bien, il travaille
dur pour redresser ce qui peut l’être dans la conduite de l’Eglise…
Pendant ce temps, les
grandes entreprises de France ont de bons résultats et continuent de
progresser. Personne ne le met en valeur ou si peu que cela reste seulement
dans l’entregent des initiés. Nos jeunes avec leurs start-ups qui innovent ont
encore eu des succès au Salon de Las Vegas, comme l’an dernier. Nous restons
parmi les premiers à déposer des brevets. Qui s’en préoccupe ? Qui
travaille pour faire fructifier cela dans les assemblées élues ?
Qui va dire enfin que le
chômage va continuer longtemps si les entreprises ne peuvent créer des produits
et trouver des marchés pour les écouler ? Les marchés sont ouverts : locaux,
régionaux, nationaux, européens et mondiaux. Comment mieux les prendre que de
les attaquer ? Le seul plan que l’on peut attendre d’un gouvernement est
qu’il favorise les initiatives, or je crois que depuis des années il les
entrave par des règlement iniques qui en découragent plus d’un.
Ceux qui gagnent encore
leur vie en ont assez de ne pouvoir profiter de la liberté qu’ils ont acquise
en étant ponctionnés au-delà du normal. Est-il normal de travailler 7 mois pour
l’Etat ? Surtout que ce dernier n’aide pas à simplifier les choses et
surtout à diminuer son train de vie pharaonique. Les dirigeants ne respectent
pas leur parole vis-à-vis de tous les citoyens, mais de l’Europe non plus. Trouvez-vous
cela normal que l’on ne rembourse pas une dette ? Trouvez-vous normal de
dépenser plus que l’on ne gagne ? Avez-vous déjà eu l’occasion de le faire
avec votre banquier ? Un air de dire : « que le peuple se
débrouille ou après nous le déluge », flotte dans l’air.
Un grand groupe
industriel de l’énergie est en déconfiture totale. Des millions d’euros sont en
jeux et des vies aussi, perdus pour incompétence des dirigeants. A quoi cela
sert-il de faire de hautes études si l’on oublie l’essentiel du bon sens dans
les projets stratégiques ? Une fois de plus le client sera (peut-être)
protégé mais le contribuable paiera : c’est le même, entourloupe facile.
Mais ceux qui ont commis les erreurs continueront leur chemin à l’abri des
soucis. Après la « Liberté » limitée, que devient « Egalité »
dans notre République. Où est la justice dans tout cela. Ne parlons pas ici de
l’éducation et de la santé, j’y reviendrai…
Les paysans sont en
pétard. Qui va leur dire qu’ils en sont en partie responsable de leur
situation ? Tous les paysans ne sont pas dans les rues. Certains vivent
leur vie parce qu’en travaillant ils ont fait des choix raisonnables. La
mondialisation n’épargne personne, elle est la persistante pour tous. Comment
ceux qui ne se plaignent pas, ne démolissent pas tout, ont-ils fait ? Ils ont
réfléchi au lieu de suivre des chimères où la FNSEA n’est pas si étrangère
qu’elle voudrait paraître. La course au rendement coûte très cher et fait le
jeu de l’industrie tout en épuisant les sols. On en oublie que le paysan
travaille avec la Nature et qu’un jour elle s’épuise. Pareil pour les
ressources d’eau et de matières premières ? On n’arrête pas la course du
progrès mais peut-être avec la réflexion pourrait-on l’infléchir. Nous avons su
faire cela déjà. Revenons à des choses simples et qui ont encore du sens Nous
avons des atouts, pourquoi ne pas s’en servir ?
Le quinquennat voté sous Jacques
Chirac fait que nous sommes toujours en campagne électorale. Cette situation nous
prive de la réflexion nécessaire parce que nous passons trop de temps à mettre
en place les actions décidées. Rien ne se fige et entraîne de l’insécurité pour
tous les citoyens et tous les secteurs économiques. La démocratie est ce qu’il
y a de meilleur, mais lorsqu’elle fonctionne et seulement dans ce cas. Sinon
c’est le spectacle que nous donnons d’un pays à plusieurs vitesses ou personne
n’accomplit la tâche qui lui incombe.
Nous avançons sous les
coups du sort que nous ne provoquons pas, la crise de l’euro sous Nicolas
Sarkozy ou les attentats de décembre dernier…puis le train-train reprend… Des
annonces, des rumeurs, beaucoup de communication et pas d’action. Des travaux
qui ne se font pas aux Assemblées et les élus qui dépensent l’argent que le
pays ne peut plus gagner…
Pas de travail sur le
long terme, pas d’idées nouvelles dans l’éducation pour accompagner le
changement rapide, la peur de perdre une élection domine partout. Le sens de
gouverner est-il perdu ? Je crois avoir appris d’Emile de
Girardin :« Gouverner c’est prévoir. » Qui s’en charge ?
Nous sommes administrés au point d’être dans des carcans, mais qui a une vision
de l’avenir ? Qui même tente de se poser la question ? Comment peut-on encore respirer. Le français
est solide mais il ne faudrait pas continuer longtemps…
Nous cherchons des
solutions dans l’idéologie de droite, de gauche ou du centre, alors que nous
sommes français. L’idéologie est un carcan de plus, elle empêche le dialogue et
l’ouverture d’esprit par définition. Or le monde est ouvert. Avec toute notre
histoire, nous ne réfléchissons pas comme les autres. Nos racines sont
multiples et nous ont permis de devenir ce que nous sommes : une surface
de timbre-poste sur la mappemonde et pourtant nos idées sont partout et sont
toujours vivaces. A peine aborde-t-on une nouvelle côte, une nouvelle frontière,
qu’à la première rencontre nos hôtes nous parlent de notre beau pays. Il est
dans sa position, une miniature du monde. Partout on en retrouve une image, des
noms, des statues, livres, cadeaux que l’on a faits et qui perpétuent le
souvenir d’une magnificence aujourd’hui dépassée mais pas révolue.
Qui va s’occuper de la
régénérer ? Qui veut vraiment gouverner ?
Michel
Prieu
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