Bonsoir,
Je suis à Christchurch ;
cela ne m’empêche pas de me tenir informé des affaires sportives et politiques
de la France. Je suis un peu en avance sur vos horaires habituels ; je vis
ma journée en espérant que celle que vous vivrez sera aussi belle que la
mienne.
Donc, j’ai appris que
Toulon avait perdu en coupe d’Europe, que le PSG aussi en C1 échouait non pas
en quart de finale mais contre un club anglais et le Barça de même contre son
voisin ; et le Réal a gagné…
Une équipe de rugby
amateur c’était quoi ? Une épine dorsale de 4 unités : 2-8-9-10-15.
Une mésentente momentanée de 9-10 (2 demis = 1) faisait capoter tout le reste
de l’édifice. Le rugby professionnel a changé un peu la donne. Une équipe
professionnelle c’est : un président - un entraîneur - une épine dorsale. « Le
jeu a ses raisons que la raison ne connaît pas ». Au foot c’est pareil
mais depuis plus longtemps, il a une ouverture directe sur le marché des
joueurs et des sociétés. Celui qu’en France on s’est fermé pour n’avoir pas
accepté la mondialisation. Je préfère le terme anglais de globalisation, il est
plus dur, incite au pragmatisme, à la responsabilité individuelle, au combat
contre soi plus encore que contre les autres…
Toulon a perdu pour une
seule raison : l’implication de son entraîneur n’était pas au niveau
d’exigence des années précédentes. Je ne l’en blâme pas, je l’aime vraiment ce
mec. Mais il est en campagne électorale. Vous savez ce que c’est vous, une
élection ? C’est une sacrée pagaille dans sa tête et dans sa vie. Une
personne publique en cours d’élection ne s’appartient plus, elle ne raisonne
plus, elle résonne ce que veulent entendre les votants.
Bernard en dehors du coup
même s’il s’en défendra mordicus, Mourad et les joueurs n’étaient pas au top
pour battre une équipe qui se construit comme le Racing d’aujourd’hui.
Croyez-vous que le Jacky soit un perdreau de l’année dans les affaires ?
Pas du tout, il est de la trempe du Mourad : un chef mais du Nord et en
plus rompu aux affaires difficiles, celles du patrimoine. Travailler dur pour
mener les dossiers est sa spécialité. En
termes de patrimoine, il ne se gêne pas pour virer Pierre de Lannemezan qui
n’avançait plus au rythme souhaité. Jacky a un projet et n’en démord pas, il y
croit, il a foi en sa stratégie (et ses choix), tous les ingrédients pour
attirer le succès. Personnellement j’aime bien cela. Les spécialistes
m’accorderont que de nouveau depuis quelques temps, le Racing marche en
regardant devant.
PSG quatrième échec en
quart de finale… pas étonnant face à un club anglais et pas étonnant dans la
gestion des événements qui ont précédé la rencontre. D’abord parlons de l’équipe
anglaise. Depuis des millénaires les saxons sont nos ennemis héréditaires… Les
avons-nous déjà envahis depuis Clovis ? On a fini les guerres mais en
sport, il en reste toujours quelque chose. Connaissez-vous les
neurosciences ? Elles nous indiquent que nous avons trois cerveaux… Un
doit se rappeler que quand nous jouons contre des anglais, nous sommes en
infériorité. Peut-être le cervelet. En tout cas intérieurement qu’on le veuille
ou non cela nous affole. Nos réflexions habituelles sont perturbées, moins
assurées. Arrivent de petits événements anodins qui font plus que nous blesser,
on se tire nous-mêmes une balle dans le pied. Cela rime avec comment régler
l’affaire Aurier ? Ce jeune homme a découvert la vie du foot professionnel
à Lens et indéniablement il a du talent. Avec son grand cœur, Laurent, dans ce
cas je préfère « le Président », l’a pris sous son aile et l’a mis en
avant. Le Président, à lire des journalistes, semble tenir le vestiaire de son
PSG, mais qu’en est-il vraiment ? Je n’en fait pas partie donc je peux en
parler…
Tous les matins dans le
journal l’Equipe, j’entends parler de Zlatan. A midi en aparté Le Figaro me dit
que Cavani n’est pas content. Qu’à son retour du Brésil Tiago Silva a des états
d’âmes, que Tiago Motta ne va pas, que Veratti est indispensable…Vous avez dit
unité du vestiaire ! Est-ce que dans votre boulot vous entendez
cela ? Si oui, je vous en prie, dégagez de là, sinon vous allez tomber
malade.
Aurier pète un plomb ce
qui selon ce que j’entends, non seulement il n’est pas sourd mais il le vit. Vous
savez ce que sont les ego d’un vestiaire ? Je connais un peu et c’est
parfois surprenant. Je ne l’excuse pas, ce qu’il a dit de et à son patron est
i.n.a.d.m.i.s.s.i.b.l.e. Car d’autres sont comme lui dans le vestiaire et pour
battre les anglais, il faut être tout entier dans le combat. Or si l’équilibre
n’existe pas dans mon équipe, je ne ferai pas l’effort de colmater l’erreur de
mon copain. Je lui en laisserai toute la responsabilité. Facile en sport collectif
d’agir de la sorte c’est l’inconscient qui fait ce travail et cela peut passer
inaperçu. On se gausse de la solidarité mais une équipe qui gagne met cela en
avant, bien avant le talent. Et au PSG on ne la voit que quand c’est facile, en
L1 et je le regrette. En C1, il faut un supplément d’âme
Ne pas virer Aurier de
l’équipe, c’est mettre le cochon dans les maïs, au moment de récolter ; ce
n’est pas la meilleure idée. La direction du PSG a pêché dans sa stratégie et
la gestion de l’image de ses joueurs, le « Président » aussi. Le
résultat est là.
L’affaire espagnole est
aussi intéressante, le Barça domine le championnat et forcément cela agasse.
Comme disent les jeunes cela énerve et à l’Athlético un argentin est aux
manettes, Simeone. Messieurs les journalistes, vous vous souvenez du joueur ?
un poison sans poumon, Maître de la
défense, chef de la relance… Un des meilleurs demis défensifs du monde, concurrent
direct de Deschamps. Il a trouvé les clés pour perturber le Barça, je suis sûr
qu’il n’en dort pas. C’est cela un patron : pour gagner, il cherche la
meilleure idée et tâche de l’inculquer à son équipe. C’est ce qu’il a fait,
Barça a baissé de pied et a été dominé.
Quant à Zidane, il est
épatant, c’est toujours un étudiant. Modeste le garnement, il est comme le chat
qui guette sa proie. C’est un méchant. Forcément
un méchant car c’est un vrai champion. Un champion, c’est quelqu’un qui est
hors norme ; qui ne réfléchit pas comme soi, qui va chercher sa foi, sa
croyance au travail acharné, sa capacité d’inventer son succès comme personne
ne le sait… Il a tout gagné et surtout le respect de ses joueurs. Dans le
vestiaire, comme sur le terrain c’est un bon passeur: décisif.
Avez-vous vu les yeux, l’arrogance de
matador de Ronaldo sur son deuxième but contre Wolfsburg ? Zidane peut compter sur lui… Le Président ne
peut pas compter sur Zlatan. Reprenez vos statistiques messieurs les
spécialistes, le seul moment où Zlatan n’est pas là, c’est dans les grands
combats. Le reste du temps, il mine le moral du vestiaire grâce à une presse
trop complaisante à son égard.
Bon plus tard, je vous
parlerai de rugby, du vrai, du Super Rugby, j’y fais un stage de prise
d’intervalle…
Michel
Prieu
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