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A18 - Sondages et Médias de France (22-11-16)


Bonjour,

Je viens de passer un très bon dimanche. D’un côté le final de la Race to Dubaï qui a vu Dubuisson flirter avec la victoire mais être battu par un jeune anglais…, encore eux et de l’autre la gifle donnée par François Fillon à ses petits camarades de la droite et du centre…

La machine "sondage" s’est encore fourvoyée avec l’aide des journalistes parisiens. Ce parisianisme devient extrêmement pénible pour le reste de la France, qui finalement réfléchit mieux que l’on ne pense. Paris vieillit, ne se renouvelle pas contrairement aux autres capitales ni dans ses murs ni dans ses idées. Son aura est en berne.

D’ailleurs depuis ce résultat qui a surpris tout le monde des médias, on y reparle d’ultra-libéralisme et de rebattre les cartes du jeu politicien.  Ce n'est pas le bon sujet de conversation dans le débat. Cependant la donne a véritablement changé pour cette semaine sur bien des points. Mais l’élection n’est pas terminée, le second tour a des choses à montrer pour préparer la stratégie de l’élection présidentielle future.

Ce que les journalistes ont oublié (et que je demande dans « Rendez-moi ma République »), c’est que Monsieur Fillon est un type droit, je dirai même intègre. Il a été élevé auprès de gens comme Messieurs Balladur et Seguin qui ont eu une carrière politique respectable. Pas de fracas médiatiques mais pas de casseroles non plus et une présence légitimiste. Une certaine grandeur à respecter les ordres de leur patron et des électeurs. Ce n’est pas si courant dans la vie politique depuis la disparition de M. Giscard d’Estaing. Les chausses trappes et collusion organisées par Messieurs Chirac et Mitterrand on fait beaucoup de mal à la vie politique de notre pays.

Les français demandent de l’ordre et une pensée droite. Le grand méchant ultra-libéralisme dont on nous rebat les oreilles avec Fillon personne n’en connaît la définition économique réelle en France. Il n’a pas droit de cité dans nos instances car la France ne sait pas raisonner ainsi. Pour avoir une attitude ultra-libérale il faut avoir le sens des responsabilités chevillée au corps ; or ce n’est pas cela que l’on apprend à l’école de la République. Plus on monte dans la hiérarchie et plus on nous parle de l’Etat, son rôle, sa puissance, ses sécurités. 

On parle d’ultra-libéralisme parce que le programme du gagnant du premier tour parle de supprimer 500000 fonctionnaires. Je comprends cela comme un objectif qui pourrait se réaliser en réorganisant bien des services administratifs pour les remplacer par des services privés et en faisant un vrai ménage dans l’organisation de la vie locale et régionale. Nous avons pléthore de maires, députés, sénateurs et leurs cohortes d’assistants qui grèvent les budgets de l’Etat. Leurs élucubrations redondantes demandent toujours plus d’impôts. C’est anormal. Moins de fonctionnaires c’est possible en améliorant la productivité administrative. Cela ne se traduit que par moins d’inégalités mais pas moins d’emplois. La stratégie administrative et régalienne doit e^tre refondue. Le régime fonctionnaire et le régime privé sont créent des inégalités, sources de stress pour la nation toute entière. Cela crée des tensions dans la société.

Le second point fort de François Fillon, c’est son programme économique qui s’occuperait des entreprises. Il connait le sujet par son parcours. Sans entreprises, pas d’emploi ; c’est ce que comprennent ceux qui ont voté pour lui. Des entreprises traditionnelles et des services sans doute mais surtout permettre aux nouvelles idées de naître et prospérer car les métiers de demain sont à créer. Les grandes entreprises innovantes de l’aéronautique, du spatial recréaient des centres d’apprentissage pour préparer leurs techniciens du futur. Nous fonctionnions comme cela avant les 30 glorieuses pour avoir le moment venu des gens qualifiés… innovons encore pour être entendus!

Monsieur Fillon a pris soin de parler aussi de politique et de relations avec l’islam. Ses positions sont claires et affirmées. Si quelqu’un a choisi de partir se battre en Syrie, lui fermer la porte du retour sera une dépense en moins. Le mettre en prison comme le souhaite M. Juppé, c’est augmenter la charge de l’Etat pour le garder sous surveillance. Ce qui est important dans la relation avec l’Islam c’est de lui donner sa place dans notre pays mais de fixer clairement les limites de ses actions dans la vie publique. La laïcité demande du respect d’autrui, les règles de la République sont connues en France, il y a lieu de les respecter. A l’Etat de faire son travail pour cela et de bien le faire comprendre à toute la population qui vit et profite des avantages de ce pays.

M. Fillon parle aussi des alliances de notre pays. Oui, il faut relancer l’Europe donc de nouveau parler clairement avec l’Allemagne qui n’est pas si propre que l’on veut bien nous le dire ; Merkel est sur les dents surtout avec l’avènement de Trump. Mais aussi notre pays doit parler avec tous les autres et même nos ennemis. Les diplomates doivent se mettre au travail pour régler les affaires anciennes et présentes dont l’immigration. Il suffit de redonner les règles d’entrée en France et de les faire respecter. Cela va assainir considérablement le climat social. Je vis au Maroc et je sais que l’engouement pour la France a changé. Moins de jeunes gens ont envie de venir chez nous. Ils savent que même hyper-qualifiés ils resteront à l’ombre des postes qu’ils méritent à cause de leurs origines.

Aux diplomates d’expliquer cela et d’œuvrer pour que les pays qui fournissent le flot des immigrés soient contraints de faire leur travail d’éducation et de développement. La guerre est là maintenant. Cela veut dire qu’il faut faire de la politique par la géopolitique. Il semblerait que Monsieur Fillon ait compris cela.

Cette victoire momentanée me parait être un signe du bon sens des français qui sont de droite.

Car dans mon esprit, Juppé est clairement de « gauche » comme son mentor Chirac. Son slogan de campagne n'a rien rassemblé. Son look depuis des années est celui d'un vieux, son dynamisme n'est qu'intellectuel. Insuffisant pour entraîner les français. La droite tranquille Chirac-Juppé, c’est la droite de la flemme, nantie et qui a fait que nous sommes au plus bas de nos possibilités. Une droite travailleuse se serait battue pour dialoguer avec les syndicats. La CGT a contribué à bousiller notre industrie parce que pas un politique n’a travaillé dans une entreprise. Quand les marchés décident de laisser la Chine faire les pièces dont nous avons besoin et que l’on accepte cela par facilité, c’est une preuve de l’incompétence de nos dirigeants. Il y avait des choses à faire même s’il fallait délocaliser. Ils ont laissé filer des savoir-faire qui manquent aujourd’hui. Sous Mitterrand, Chirac, Sarkozy et Hollande les usines ont fermé par manque de vision stratégique et par facilité. On paye cela aujourd’hui.

La France est du centre et de droite sans doute. J’aime bien F. Bayrou, je le crois capable non pas d’être le chef de l’Etat mais un bon serviteur de l’Etat. Le centre c’est le ventre mou de la politique, comme il y en a dans un championnat de foot. A ce titre il doit se contenter de peu car il n’est pas représentatif de la pensée française. Mais M. Bayrou par sa morgue d’aquitain a précipité la France dans la merde de M. Hollande par sa position tendancieuse. Il devrait payer cela.

L’erreur de Juppé c’est sa condescendance. Les sondages l’ont mis en avant et il a cru que c’était gagné. Son attitude n’a pas été correcte pendant la campagne. Il n’a pas pris soin de respecter l’ensemble des candidats dont Fillon. S’intéresser seulement à contrer M. Sarkozy est une nouvelle preuve de son incapacité d’analyser une situation politique de crise. Comme il l’a fait lors de ses choix pour ce qui se passe au Moyen-Orient et en Arabie, en Turquie, avec Poutine. Quand cela chauffe dans une contrée il faut mouiller le maillot pour comprendre et résoudre puis faire les bons choix d’alliances politiques. Il n’a pas su faire. Il ne peut pas être notre chef.

Acoquiné avec M. Bayrou et jouant avec l’anti-sarkozysme il s’est fourvoyé, manque d’humilité et de lucidité. Lui en place, c’est le hollandisme mou qui perdurera. Pas bon pour nous. En plus dès dimanche soir son envie de partir était patente, lundi il a montré qu’il était mauvais joueur et a choisi de frapper sous la ceinture; d’ici vendredi il va finir par se disqualifier tout seul…

Nicolas a perdu, il est temps qu’il apprenne à jouer au golf. Sur un vélo c’est difficile de se remettre en cause alors qu’au golf, il faut le faire tout le temps. Battu (à cause de Bayrou) par Hollande en 2012, il n’a pas compris son erreur après sa victoire de 2007. Les français ne sont pas obtus, il faut leur expliquer ce qu’on veut et où on va. Nicolas est bon en situation de crise, il l’a prouvé avec l’Europe mais les français attendent des lignes de conduites fermes. Pas dire tout et son contraire, faire des promesses et ne pas les tenir. Dire des mensonges et être mouillé dans des affaires qui sèment la confusion. Nos médias spectacles, idéologiques et spécieux (grâce à la liberté) sont capables de tuer en quelques lignes un homme politique. C’est injuste (et surtout diffamatoire) car ensuite cela fait non-lieu au tribunal mais « calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose ». C’est leur manière de faire de la réalpolitique. On a les médias que l’on mérite !

L’hyperactivité, les français en ont peur même pour leurs enfants. On ne sait pas quoi en faire. M. Sarkozy s’est fait des tas d’ennemis rancuniers et il est disqualifié.

Maintenant les jeunots. C’est triste de parler ainsi car le renouvellement de la classe politique n’est pas pour demain. JF. Copé brillant sujet s’est trompé de voie dans sa politique. Sa droite décomplexée ne l’est pas et ses vieux compagnons ne comprennent pas. Il s’est fourvoyé dans ses choix de stratégie. Son ton hautain ne lui donne pas la stature d’un chef d’état.

Celui qui a fait du bruit c’est Monsieur Lemaire. Mais il a cru ses professeurs de l’ENA qui lui ont dit qu’il faisait partie de l’élite de la Nation. Il ne faut pas toujours croire les professeurs, surtout lorsqu’ils sont vieux et imbus de leur personne. Monsieur Lemaire n’a pas compris lui non plus comment s’adresser aux français de droite et du centre. S’il est intelligent, cet échec lui servira de leçon. La politique ce n’est pas d’aller chercher des voix, c’est travailler pour l’intérêt général. Il faut avant de parler faire ses preuves…

C’est ce que n’a pas compris Madame Kosciusko Morizet non plus. Elle est très forte mais son activisme pour se mettre en avant, ses prises de bec avec les femmes de l’entourage du Président des Républicains et la maire de Paris ne l’ont pas servie. Elle doit structurer ses dossiers et ses manières d’agir pour séduire un électorat plus étendu. Trop jeune, mais peut-être que son heure viendra quand elle aura mûri…

Je dirai peu de M. Poisson sauf qu’il a du bon sens et qu’il a les qualités pour servir l’Etat. Le fait qu’il ne vienne pas de l’ENA est un bon point. Il peut apporter des idées réalistes et se faire une place, il paraît sincère. Sans parti de soutien, c’était courageux de se présenter à la primaire et il n’a pas fait tâche dans sa campagne électorale.

Les débats font rage depuis hier, je vais écouter ce qui se dit sans imaginer une seule seconde que M. Fillon est dans un fauteuil pour dimanche prochain emporter la mise. Il semble en être conscient, il sait d'où il vient. Juppé et son camp semblent énervés. Je suis assez content que les français qui ont voté, l’aient fait avec autant de conscience. C’est réconfortant, à moins que nous soyons au fond du désespoir. L’avenir nous répondra…




Michel Prieu

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