Je
suis rentré dimanche dernier d’un lieu étrange, un rendez-vous de l’amitié. Histoire de rugby... Un peu déchirés on s'est séparés, le devoir m’attendait, je devais voter pour réparer une bévue. 12 ans que je
n’étais pas venu aux urnes, dégoûté de la politique et des hommes politiques.
Entre
temps j’ai voyagé et beaucoup appris, revu mes idées, fait le point à bien des
endroits de la planète. Une vraie joie de s’entendre dire que partout on aime
Paris et que l’on envie la France.
Au
début j’ai regardé les gens avec étonnement, me pinçant pour réaliser que je devais
répliquer. J’ai le sens de la répartie mais en anglais, c’est plus compliqué.
J’ai fait semblant d’être content d’être français, mais pour tout dire je
n’étais pas tout à fait franc. Un jour d'il y a 10 ans n'en pouvant plus j'ai filé. Je me suis mis à travailler dans une autre
contrée et j’ai observé. Quand vous êtes loin de ceux que vous aimez les images
et les sons ne sont pas tamisés mais bigrement amplifiés.
Je
ne supportais pas de voir la France laisser partir son savoir-faire industriel,
j’étais vraiment fâché. Je suis né dans ce monde, j’ai grandi avec lui et il
disparaissait. J’avais tout fait pour montrer que nous étions qualifiés à ceux
que l’on me désignait comme modèles alors que j’étudiais encore, allemands,
japonais, américains...
Plus
tard une fois engagé dans un métier que jamais je n’avais imaginé, j’ai réfuté
les chiffres donnés par les financiers pour dire que les équilibres industriels
sont bien plus importants que pour faire de l'argent : une entreprise doit
gagner de l’argent, de même que ses dirigeants et ses actionnaires. Mais l’argent
qui leur est donné doit servir à faire fructifier et progresser pour que
naissent d’autres idées dans la tête des employés pour perpétuer le cercle
vertueux de la vie d’un pays. Une entreprise c’est un groupe de gens, un tissu
de relations entre eux, leurs fournisseurs et leurs clients. Ce sont des
projets, des idées, des brevets brassés à longueur d’année qui donnent un sens
à la vie de chacun.
J’ai
pris la vie à bras le corps pour me la faire comme je la voulais. Fils
d’ouvrier que pouvais-je espérer ? Seulement vivre et monter les escaliers
de la société. Je n’ai pas lésiné, pris mes responsabilités et avec le temps
j’ai prospéré pour offrir une vision ouverte de la vie à mon cercle rapproché.
Cela ne s’est pas fait sans difficultés et de multiples erreurs mais tout n’est
pas à jeter. Et durant tout ce temps, je voyais la République se dégrader. Je savais ce que je lui devais, raisonnablement, je ne pouvais l'abandonner, elle m'a tant aidée à me trouver.
J’ai
vu arriver les idéologies de gauche comme de droite laisser s’installer des
valeurs qui n’ont pas droit de cité. J’ai regardé augmenter démesurément les
chiffres du chômage et venir de nouvelles inégalités. J’ai entendu les
promesses de nos politiques pour nous sauver et mes concitoyens aller voter.
Mon dernier vote datait de 2002, certainement un regret tellement Jacques
Chirac si sympa autour d’un buffet pour se goinfrer a fait si peu pour les
Français. Déjà, il avait sabordé le siège de Valérie Giscard d’Estaing ce qui
dans l’histoire de la France est le début du déclin de l’influence de notre
pays.
Contrairement
à ce que l’on croit en France, nous ne sommes pas seuls au monde, nous donnons beaucoup
de leçons mais avons grand peine à passer à l’action. Ce n’est pas mieux ailleurs, je le sais, je
le vois. Avec mille difficultés aussi les autres pays avancent et nous stagnons
tellement nous sommes dominés par la peur. Le quinquennat qui s’achève finit de
montrer que l’on est au plus bas. J’avais hâte de voir comment cette nouvelle
élection allait relancer le débat. J’avais envie d’en découdre à nouveau avec
les prétendants au poste suprême de responsabilité de notre pays.
Je
me suis fendu d’un livre pour demander un programme, quelque chose qui
donnerait une vision de la France de demain. Quelque chose qui permettrait
d’avoir de l’espoir pour mes petits-enfants. Difficile de prévoir l’avenir à 10
ou 20 ans. J’ai déjà bien eu des difficultés quand il m’a fallu prévoir le
devenir des entreprises pour lesquelles j’ai travaillé. Pour un pays on peut
toujours rêver, rester attentif aux changements et s’adapter avec le temps,
même s’il est compté.
J’ai
pointé ce qui n’allait pas ou qu’il fallait encore améliorer : la place de
la France dans le monde. La santé et l’éducation de sa population. Le travail à
réinventer pour un peu plus de dignité. Des valeurs de la République à
respecter pour vivre nos relations internes et externes avec un peu plus de
sérénité. Des choses simples qui tombent sous le sceau du bon sens. L’espoir
d’un français qui aime son pays et se désespère de la voir sombrer. Satisfait
j’attendais… Nos politiques depuis des années nous ont trompé et rien ne s’est
amélioré.
Incapables
de s’entendre à droite comme à gauche, les partis traditionnels en manque
d’idées ont inventé « la primaire » pour désigner le candidat capable
de les représenter. Belle idée sur le papier mais l’analyse d’impact a été
loupée. Un fiasco généralisé. Les deux groupes ont explosé. Peut-être que
c’était orchestré. Les médias ont fait ce qu’il fallait pour mettre en avant
les francs-tireurs et faire le ménage parmi les partis au pouvoir depuis trop
longtemps. Ce n’est pas un mal, je ne le crains pas mais sans vision pour la
France je nous vois mal sortir de l’ornière dans laquelle nous nous sommes
fourrés.
Je
ne suis pas niais au point de ne pas savoir que des forces occultes peuvent se
liguer pour orienter un peuple et le déboussoler. Je n’en comprends pas le sens
quand ces manipulations sont menées par le pouvoir de l’argent. Je dois être
idiot mais pour gagner 5 ou 6000 euros par mois, j’ai dû tellement travailler
que je n’avais pas le temps de les dépenser. Je ne vois pas quand on gagne des
millions d’euros par an comment on peut agir pour en avoir encore plus…Sans
doute un plaisir que je ne connaîtrais jamais, cela m'est étranger.
Toujours
est-il que la campagne du premier tour ne m’a pas apporté ce que j’espérais.
Une pincée du peuple à fait clairement comprendre à MM Sarkozy et Juppé qu’ils
étaient dépassés. Ils se sont écrasés, normal avec la raclée qu’ils avaient
prise. Fillon était dangereux sans doute pour les dirigeants occultes, il
fallait le descendre, ce fut fait et bien fait. Les médias en bon chiens ont
opéré comme il fallait, bien orchestré.
L’homme
de la situation c’est M. Macron. Jeune et élégant bipède drivé par une cougar.
Cherchez la femme nous sommes dans les couloirs de l’Histoire de France. Tout
doit être fait pour casser la gauche et laisser à droite la force Bleue Marine.
C’est exactement ce qui s’est passé.
Une
élection pour constater que la France dans l’état n’est toujours pas
raisonnable. La cacophonie médiatique est assourdissante et empêche les gens de
réfléchir. Je suis atterré de savoir que mes concitoyens sont capables de voter
pour des gens qui depuis des années n’ont rien fait ou se sont parjurés. Le
pouvoir, la notoriété doit vraiment rendre fou. M. Mélenchon ou M.
Dupont-Aignan en sont les prototypes. Comment peuvent-ils ainsi berner les
gens ? Comment les gens peuvent-ils se laisser berner ? Je n’ai pas
de réponse mais je suis consterné.
Je
dois être vieux jeu de penser que pour avoir une France qui de nouveau avance,
il faut régler petit à petit les problèmes qui nous sont posés. Je ne vois pas
en quoi une France active, plus riche avec des relations plus claires dans son
sein et avec ses alliés, ne pourraient pas satisfaire les forces occultes du
moment qui dirigent le monde à leur guise. Quel est le pari machiavélique qui
veut faire de la France un pays exsangue ?
M.
Macron a été parachuté devant les français et est monté au firmament des sondages. Matraquage marketing superbement réalisé. Pas une
journée depuis des années sans parler du FN et de ses dirigeants familiaux.
C’est lassant. Comment des ouvriers peuvent-ils croire que le FN peut les
sauver ? Ce que je sais de l’Histoire de la France et des autres Nations,
c’est que la religion, l’ambition, le pouvoir sont les ingrédients de la
guerre. Nous négligeons l’éducation qui permettrait à chacun de réfléchir et
obligerait ceux qui nous dirigent à être plus intelligents.
Je
me rends aujourd’hui compte que ma compétence est une force qui me permet
d’exister. Le savoir c’est encore et toujours le pouvoir dans notre société. Le
savoir, c’est pouvoir choisir la vie que l’on veut, jouer avec le système puis
s’en dégager au moment que l’on a choisi. Le savoir c’est avoir l’espoir de
s’adapter, de ne pas subir jusqu’à en souffrir. Le savoir n’est jamais acquis
tant que l’on ne sait pas qui on est.
La
République est triste aujourd’hui. Elle m’a élevé, je l’ai suivie jusqu’au
moment où elle a oublié de se réinventer. Au moment où démocratie a rimé avec
démagogie, où les dirigeants nous ont menti. Nous avons ce que nous méritons,
citoyens héritiers d'une Révolution sanglante nous nous sommes endormis.
Anesthésiés par les élus que nous avons choisi par défaut mais jamais avec le
vison de ce que l’on serait dans quelques années. Charles De Gaulle a tenté de
tout redresser mais depuis plus rien n’a été fait pour faire luire les lustres
de la France.
Dans cet entre deux tours électoral le
matraquage fait pour nous faire voter pour celui qui a été choisi par les
forces occultes contre « la peste noire » loin de l’actualité montre
que rien n’est joué. Les bourses donnent une indication pour les marchés, ils
savent déjà que c’est joué. Tout est bien orchestré. Dans ce chaos, les
français n’auront rien gagné. Le mois prochain un nouveau tour électoral sera joué. Et
ensuite il faudra gouverner, pendant l’été les dés seront jetés. A la plage les
Français croiront se reposer, mais au retour des congés ils commenceront à
pleurer. Ils n’auront toujours pas compris où est leur responsabilité.
Septembre
sera chaud, M. Mélenchon est fâché, mauvais perdant, il ménage son temps pour encore pouvoir
parler, s’agiter pour se faire mousser et lui aussi sous ses dehors sympas
tromper les français.
La
République est triste, pas de quoi rendre le sourire aux Français…
Michel
Prieu
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