Heureusement que Bardet a
montré le bout de son nez avec le bel exercice d’hier sur les pentes de Saint
Gervais, sinon on entendrait encore parler de Paul Pogba sur tous les médias.
Le joueur de foot le plus cher de la planète qui jouera donc l’an prochain sous
les couleurs de Manchester United.
Il reviendra ainsi, au
prix fort dans le club qui l’a « formé ». Très fort le jeune homme,
sans doute un esprit de revanche du cadet havrais parti tenter très tôt sa
chance à Manchester United à la fin du règne de Sir Alex Ferguson.
Le jeune avait 16 ans et
a fait son trou avant de se retrouver à faire banquette. Cirer le banc des « Red
Devils » n’a peut-être pas été si mauvais que cela pour le milieu de
terrain prometteur, car à l’époque, il s’entraînait tout de même avec des
joueurs de calibre international qui ont dû lui demander de s’arracher pour
leur prendre la place. Toujours est-il que Sir Alex, ne lui a pas fait
confiance, une manière très british de dire à un petit français qu’il faut
bosser un peu plus pour avoir l’air d’un footballer anglais.
Peut-être aussi que des
raisons extra-sportives avec l’agent du jeune joueur ont joué dans la décision
du manager Ecossais. Une manière efficace de donner du caractère au jeune homme
doué. On ne progresse pas dans la facilité. Le jeune homme contrit a fui vers
l’Italie…Cela montre que les agents de joueurs ont une action très importante
sur les mouvements du mercato biannuel qui est de mon point de vue une hérésie
sportive. Je me moque du fait que les joueurs changent une fois la saison finie
mais en cours d’année cela me chagrine. Une raison qui fait que je ne regarde
pas le foot depuis quelques années. Il n’y a pas que cela, je vais y revenir.
Toujours est-il que le
jeune Pogba est parti à La Juventus, plein de ressentiment et que M. Allegri en
a fait un joueur hors du commun. Ces statistiques sont montées en flèche et la
Vieille Dame lui doit largement son Scudetto 2016. Le révélateur italien de la
Juve a joué comme jadis sur Platini et Deschamps ou encore Zidane. Le terreau
de ce terrain de Turin doit être différent ! Je crois aussi que pour mûrir en
Italie, il faut « gravement » mouiller le maillot…Le talent ne suffit
pas, il faut le polir sans arrêt pour le faire briller. C’est le plus compliqué !
Retour à la maison donc
pour Paul du haut de ses 23 ans, sans doute revanchard, mais fier à un prix
pareil après le départ de Sir Alex. Le jeune va sans doute apprendre avec M.
Mourinho une autre façon de se dépasser. Il va quand même devoir affronter son
image et voyons comment il va se comporter. C’est Didier Deschamps qui doit se
poser des questions.
Si l’on compare sa
prestation en Equipe de France pour cet Euro 2016 et sa saison à la Juventus ce
n’est pas le même Paul qui a joué. En clair je le dis, il n’a rien apporté. Les
journalistes ne l’ont pas trop dit et ses copains ont tout fait pour le
dédouaner.
Deschamps, c’est un
gagnant, pas tout à fait français dans son tempérament. Déjà quand on est
basque on a une particularité : on n’a pas de frontière ; sur un côté
l’océan vous ouvre l’horizon. Cet homme a des idées et une stratégie pour les
faire passer. Il l’a montré en étant un moment parmi les 100 meilleurs
footballeurs mondiaux. Il a tout gagné et partout en Europe il s’est fait un
trou. C’est un homme de classe et de conviction. Fidèle, car son staff est
plutôt resserré. Ses idées, il sait les faire passer et ce ne sont pas les
journalistes qui peuvent le déstabiliser.
Il a fait confiance à
Pogba et c’est peut-être l’erreur qui l’a fait perdre en finale. Il manquait un
animateur, peut-être était-il sur le banc. Pogba a du talent mais il est
arrogant et pour cet euro il était fatigué. Payet s’est délité après avoir bien
commencé. Griezman a pris le relai mais pour la finale personne n’a été capable
d’accélérer. Matuidi a été sérieusement intermittent, Cabaye avait été vaillant.
Comme il avait peu joué il aurait pu être plus percutant. Bref le milieu, le
lieu du jeu a flanché, le trophée annoncé est passé. Le Président du Foot qui
l’avait annoncé en méthode Coué s’est trompé.
Les Portugais dans leur
caractère sont besogneux et sérieux, en construction, méticuleux. Ils ont joué
avec le béton, une autre façon. Je crois que nous les avons pris de haut en
plus d’avoir eu moins de récupération. Les joueurs manquaient de fraîcheur ; après
avoir battu l’Allemagne, l’équipe dans son entier a décompressé, inconsciemment
mission accomplie. Dans ces moments-là, il faut se faire violence pour changer
notre tempérament français. C’est une déception, même si nous aurions volontiers
signé pour un tel résultat en début de Championnat Euro 2016.
C’est là que je veux en
venir, avec tout ce qui se dit dans les médias, le foot est devenu pénible à
suivre en France. Les sommes astronomiques gagnées par les joueurs font dans
l’ambiance actuelle souvent des dégâts dans l’esprit des gens. On s’ennuie
tellement dans la vie du pays que la promotion et le comportement des joueurs
ont fait un lien entre l’équipe de cet Euro et la population. C’est tant mieux
mais pour gagner ce n’est pas suffisant. Il faut être présent et l’équipe n’y
était plus en jouant la finale.
Partout dans les médias,
on entend toujours les mêmes slogans, les poncifs rassurants : « une
finale est là pour se gagner ». On parle, on parle, mais au fond de soi on
n’y croit pas. Pour gagner la finale, encore faut-il la jouer ! Quand vous
laissez passer une puis deux, trois et quatre occasions de mettre le ballon au
fond des filets. Le "Génie du football" qui les regarde jouer est vite
agacé : il va vous condamner. Aux joueurs d’être concentrés pour être
récompensés. C’est ce qui s’est passé !
Dans ce match, j’ai
retrouvé l’esprit de la Ligue 1, jouer pour ne pas perdre et non pour gagner.
C’est cela qui me gêne le plus dans l’esprit foot du championnat de France. On
voudrait par publicité ou médias interposés nous faire rêver. On ne peut tout
le temps nous vendre un spectacle frelaté.
Je crois que le staff de
l’équipe de France aurait dû faire plus tourner, surtout vers la fin quand des
joueurs ont paru fatigué. C’est passé, souhaitons que ce relatif échec serve à
faire grandir cette jeune équipe qui a un devenir immédiat.
Sur le marché des joueurs
ont pris de la valeur, Umtiti, Griezman sûrement, Payet par intermittence, sans
doute Lloris ou Giroud qui ont confirmé. Monsieur Paul a profité sans avoir
tout donné. On verra si MU sait lui faire cracher tout ce qu’il peut donner…
Voyons maintenant comment
va jouer l’équipe pour se qualifier pour le prochain mondial. Voyons si les
joueurs sauront remettre sur le chantier ce qu’ils n’ont tous su faire en même
temps dans cet Euro 2016 qui vient de se terminer …sur quelques regrets !
Michel
Prieu
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