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A38 - Arêches-Beaufort: Engagement (30-01-18)


Bonjour à tous,


Vous l’aurez compris, je suis de ceux qui pensent que l’esprit est sans limite. Que les jeux de l’esprit sont sans frontière mais que seul l’engagement donne du sens à cette sentence.


Parler d’engagement dans une vallée de montagne est tout ce qu’il y a de naturel. Si un mot qui dans notre belle langue à de la valeur de la naissance à notre mort, c’est bien engagement. Un mot qui révèle les valeurs entre plaisir et douleur. Il se retrouve dans tous les moments de la vie que nous vivons. Un mot qui a du sens et donne du sens à la vie.

S’engager dans la vie c’est donner du sens à une idée, née d’un rêve, une envie ou obligation…Elle entraîne du mouvement pour nous et pour autrui. Mot magnifique qui dans cette vallée prend toute sa valeur.

Les journaux disent qu’en se moment un couple engagé sur l’Everest attend des secours <des hommes vont s’y engager. Tous ceux qui se sont engagés dans une voie de montagne savent que parfois elle est sans issue. Beaucoup de gens se sont engagés sur leur Everest et n’en sont jamais revenus, au propre comme au figuré. Certains sont arrivés au sommet et n’ont jamais plus retrouvé de goût à la vie. L’engagement est un dépassement.

L’engagement c’est la valeur ajoutée de la vie ; celui qui fait qu’après avoir pensé, imaginé un moment simple de sa journée, nous allons faire. Agir pour réaliser et se réaliser. Engagement est un moment humble d’une rare grandeur. Un moment qui de petit ruisseau fait de grandes rivières.

S’engager sur une voie c’est mettre un peu de sel dans la vie, pour soi et pour les autres. S’engager avec soi-même comme avec les autres, c’est faire un premier pas qui en amène d’autres. Une fois engagé plus possible de reculer. Déboucher au sommet et ce sera le succès forcément modeste puisqu’on a réussi. Le plaisir accompli que l’on ressent alors donnera l’envie de le retrouver et de tenter encore, s’engager plus haut, plus fort. S’engager c’est forcément s’éduquer faire grandir l’estime de soi.

Engagé et en difficulté impossible de parler d’échec, seulement d’apprentissage, d’opportunité d’apprendre un peu plus pour que la prochaine fois que l’on s’engagera, le succès soit de notre côté.

S’engager seul ou en compagnie dans tous les compartiments de la vie mérite le respect. S’engager c’est refuser d’être victime. Le monde d’aujourd’hui change tellement que pour le suivre et comprendre ce qu’il entraîne pour chacun de nous, il faut s’engager. Les marchands d’illusions sont partout et ont des moyens colossaux pour nous convaincre que le bonheur est dans le pré, dans une belle voiture ou de manger à s’en empoisonner…Les outils pour nous tromper sont très sophistiqués.

Pour rester lucides face au déferlement de ces publicités, il faudrait très tôt s’engager pour s’éduquer. L’école je vous l’ai dit ne nous y aide pas depuis quelques temps déjà. L’école met des limites aujourd’hui au lieu de faire rêver pour grandir, apprendre à apprendre…Hier soir encore, un jeune garçon me disait alors que je lui demandais comment il se comportait qu’en math sa moyenne était de 18, Qu’en anglais sa professeure ne le comprenait pas toujours (il vient de passer 5 ans en Ecosse) mais que cela allait mieux depuis qu’il avait pris l’accent anglais. Sacré gamin il a même appris l’humour noir en peu de temps. Ce qui m’a choqué dans notre court échange, c’est qu’en Français il avait 9 sur 12. Pourquoi ce 12 ? Limite imposée pas digne d’intérêt, jamais même engagé, vous ne méritez d’égaler les sommets de nos auteurs morts et enterrés…Les professeurs de français ne peuvent faire rêver les enfants par ce décret.

Je ne suis pas loin de mon petit chalet en vous parlant de cela. C’est l’hiver la neige est là et il ne fait pas froid. Mais sans le savoir dans ce fond de vallée vous êtes engagés. Si vous ne l’êtes pas, je vous invite à vous préparer. Celui qui a construit le petit écrin perché au-dessus du ruisseau du Mirantin est un magicien engagé. Il connait sa montagne sur le bout des skis des Alpes jusqu’au Pyrénées. A l’écouter il connait ses limites mais dans ce qu’il a créé vous ne pouvez douter un instant de ses qualités.


Il s’est engagé pour améliorer le projet qui en ce moment occupe toute la vallée. Ouvrir une nouvelle voie en montagne est un moment sacré. Mais des gens engagés semblent ne pas avoir pris la mesure des difficultés qui se dressent devant eux, paraissent non pas les ignorer mais bien les nier. Depuis l’an dernier, ils sont avertis que le projet de liaison téléporté est un risque pour l’ensemble de la vallée. Il a des conséquences pour le collectif et les particuliers. Les édiles ont décidé, ont engagé des frais, s’entêtent sans s’intéresser aux risques engendrés. Un risque cela s’évalue, on peut l’analyser,  l’argumenter. Il donne des idées nouvelles, il enrichit toujours un projet.

Face à l’adversité et aux arguments éculés, sur le papier un projet n’est jamais un danger. Il peut être amendé, révisé, déplacé dans l’espace et le temps…C’est pourquoi je me suis engagé comme touriste intéressé. Je témoigne que je viens au Planay pour sa tranquillité. J’aime voir le ballet nocturne des engins qui préparent les pistes sur lesquelles je vais glisser. J’aime voir les grimpeurs engagés sur les côtés qui n’ont même pas l’air de suer. J’aime mettre mes skis et ne plus les enlever avant la fin de la journée.


Mon autre plaisir c’est de descendre à pied à Arêches pour chercher mes livres et journaux, le beaufort est tout ce dont j’ai besoin pour mon petit confort. J’aime la vie tranquille qui m’est offerte pendant quelques semaines choisies, mais quand je descends ou monte le long de la route avec toute cette neige que les « pisteurs » ont du mal à pousser dans les jardins des bas-côtés, je suis en danger. Sur la route navettes et voitures ne peuvent aisément se croiser. Obligé de monter sur le bas-côté pour les laisser passer. Le piéton engagé n’a pas la priorité du projet.

En parlant avec les uns et les autres au café ou sur les remontées chacun à un avis autorisé mais il semble que le conseil municipal n’ait pas décidé d’engager la conversation avec les principaux intéressés. J’ai mené des projets industriels de grande envergure, encore dernièrement. Avant de les engager j’ai pris soin de les préparer avec ceux qui seraient directement touchés. Ils m’ont apporté de belles idées qui ont été engagées avec leur aide. Ils ont participé et aidé à la réussite de ce qui avait été imaginé. Tout le monde y a gagné


J’ai décidé d’intervenir pour parler du risque client. Mon engagement est conscient et intéressé. Comme citoyen expérimenté j’en ai assez de voir des municipalités augmenter des impôts pour satisfaire les egos de quelques élus qui perdent le sens des réalités une fois installés. La vallée à un caractère particulier, c’est un écrin équilibré, un atout principal. Il semble avoir atteint une limite. Il doit évoluer mais pas contre bon nombre d’intérêts collectifs et particuliers. Vu de mon chalet haut perché, il y a des risques identifiés qu’il faudrait mieux étudier même en avant-projet. Engager la discussion permettrait de lever des doutes et surtout de mettre à jour nombre de coûts cachés et dégâts collatéraux.

Bon nombre de mes conversations ont tourné autour de la qualité de vie, la vallée sur ce point est encore privilégiée. Vous êtes nombreux à travailler près de chez vous, été comme hiver avec des activités doubles parfois variées. Difficile d’arrêter le progrès alors engagez vous et donnez votre avis sur le projet. Des voix particulières se sont élevées, des lettres officielles envoyées. Pas de mouvement de blocage, juste dire que tout n’est pas parfait et que si l’avenir doit être engagé pas sans être mieux étudié.


Mine de rien je suis un vieux Monsieur, mais mes petits enfants viennent aussi dans la vallée parce qu’ils retrouvent ce qui en ville a souvent été gâché. La qualité de vie existe encore dans la vallée, c’est la première chose que l’on ressent en y entrant.

Evaluer le risque l’alpiniste sait ce que cela comprend, un temps de réflexion avant de poser son premier piton. Ouvrir une voie est signer un exploit et sortir par le haut offre beaucoup de joie. Une verticale n’est pas toujours la meilleure voie, pour atteindre un sommet parfois on louvoie…

Possible qu’un tel engagement de ma part soit mal vu mais j’apporte chaque année une part de mes intérêts. Je ne suis pas le seul et ne représente qu’une minorité. J’écoute autour de moi et j’observe beaucoup, pour être en sécurité en montagne des gens éminents m’ont éduqué. Observer est encore la qualité principale d’un homme engagé, cela mérite le respect.



Dans l’évolution du pays, ce petit mot n’a qu’un intérêt, la vallée demande à être respectée ne jamais l’oublier. Jeunes gens (et moins jeunes) vous devriez vous engager pour faire respecter vos intérêts. Attendre c’est sans doute confortable mais c’est aussi laisser la porte ouverte à des excès dont vous pourriez vous plaindre dans quelques années.

Il n’est pas trop tard pour vous engager et infléchir les projets de la vallée au mieux de vos intérêts.

Votre responsabilité est toujours engagée…la joie de réussir ou d’apprendre. Dans l’engagement vous trouverez une part de succès. De quoi réellement vous estimer.

N’attendez plus, faites, s’engager c’est exister.




Fin, … jusqu’à l’an prochain. Bonne année !





Michel Prieu

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